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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 08:58

Un témoignage sur la censure des grands médias, vécue de l'intérieur !
Le journaliste Hervé Kempf couvrait pour le « prestigieux » quotidien français la construction scandaleuse d'un aéroport anti-écologique à Nantes. Ses enquêtes étant de plus en plus “découragées”, il vient de quitter Le Monde pour garder sa liberté de publier. Il a découvert que Le Monde avait des intérêts liés avec les constructeurs de l'aéroport.
Ceci rejoint notre analyse sur ce journal dans Les 7 Péchés d'Hugo Chavez : nous avions montré que les médiamensonges anti-Chavez et anti-Evo Morales de ce journal s'expliquaient par ses liens économiques avec les pires multinationales actives en Amérique latine. Seule l’info indépendante est vraiment libre. Le Monde est au service de ceux qui le payent. Et cela explique qu’il mente systématiquement sur chaque guerre de la France. Et refuse tout débat. La morale : Kempf fonde son propre média !
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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 08:55

Hollande veut nous entraîner dans une intervention militaire en Syrie ? Il va commettre la même colossale erreur (certainement bien calculée connaissant le bonhomme !) que Mitterrand avait commise avec la guerre du Golfe en 1990. On se souvient que Mitterrand avait reconnu son erreur un an plus tard en avouant qu'il avait été "manipulé" par les américains, un aveu et un acte d'humilité de Tartuffe qu'ont du apprécier les familles des soldats qui ont laissé la vie dans cette guerre ! Guerre du Golfe, cette intervention militaire en laquelle n'avait cru aucun français doté d'un minimum de réflexion et auquel la suite a donné raison !!!

23 ans plus tard rebelote ! Après le Mali voilà que Hollande parle d'envoyer nos forces armées en Syrie !!

Le seul fait que Coppé se réjouisse de cette décision prouve à quel point celle-ci est mauvaise et condamnable !! Coppé ! Impliqué jusqu'au cou dans la sulfureuse affaire de son grand ami Takkiedine le célèbre marchand d'armes ! Ce scandale dévoilé par MEDIAPART et qui a méchamment éclaboussé la Sarkozy est passé semble-t-il à la rubrique "profits et pertes", vous savez cette rubrique où on fourre tout ce qu'il faut vite oublier ou cacher ?

Mais tous les français ne sont pas amnésiques...

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 08:48

L'un des manifestants a été grièvement blessé lors de l'évacuation par les forces de l'ordre.

La manifestation s'est terminé dans la confusion. Une action d'anti-corridas d'une rare virulence lors d'une novillada à Rion-des-Landes, dans les Landes, s'est terminée samedi soir avec huit manifestants blessés dont un gravement lors de l'évacuation par les forces de l'ordre. Les aficionados, scandalisés par cette manifestation, entendent porter plainte. Une enquête judiciaire a été ouverte sous la direction du procureur de Dax pour déterminer les circonstances dans lesquelles le blessé grave est tombé d'un camion renfermant des taureaux

Deux actions samedi. Deux actions concomitantes et distinctes ont été organisées samedi. Une à l'encontre de la corrida de Mimizan, dans les Landes, que les anti-corridas estiment illégale, et qui s'est limitée à un défilé aux abords des arènes et à des insultes entre militants et aficionados. Une seconde, illégale cette fois, organisée conjointement par Animaux en péril, le CRAC Europe et la Fondation Brigitte Bardot, a consisté à tenter d'empêcher la tenue d'une novillada - une corrida avec mise à mort opposant de jeunes taureaux à de jeunes toreros- à Rion-des-Landes.

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 08:46

À l'attention : A Monsieur Ueli MAURER - Président de la Confédération Suisse

Nous venons d'apprendre que Tomi TOMEK, Présidente de l'association SOS Chats de Noiraigue, qui se bat depuis plus de 30 ans en Suisse pour faire interdire la fourrure de chat risque actuellement la prison pour son combat.
Pour démontrer que le commerce de peaux de chat continuait en Suisse chez certains tanneurs, elle a décidé d'acheter de la peau de chat, a ameuté les médias pour les sensibiliser et informer le grand public.
La justice suisse condamne aujourd'hui Tomi Tomek à une amende de 200 francs suisses pour avoir enfreint la loi sur la protection des animaux qu'elle a contribué à mettre en place.
Tomi Tomek ne veut pas payer cette amende. Si elle persiste elle devra séjourner une journée en prison !
Une honte !
Tomi Tomek fait son travail de protection animale de manière remarquable. Elle ne doit pas avoir d'amende. Et ne doit donc pas aller en prison.
Nous sommes aujourd'hui mobilisés pour dénoncer le commerce de peaux de chats en Suisse et soutenons sans réserve Tomi Tomek !

 

 

Signer la pétition

 

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 08:44

Dimanche 25 août, annonce de la construction de 1500 loge­ments sup­plé­men­taires à Jérusalem-​​Est. Dans la nuit de dimanche à lundi, inter­vention brutale de l’armée dans le camp de réfugiés de Qalandia pour kid­napper un militant récemment libéré. La popu­lation sort dans les rues pour s’y opposer. L’armée répond en tirant à balles réelles : 3 morts, dont deux tués à bout portant. Même scé­nario que dans le camp de Jénine où un jeune a été abattu la semaine der­nière lors d’un raid de l’armée. Ces deux incur­sions ont eu lieu en zone A, une nou­velle fois en vio­lation des accords d’Oslo.

Serait-​​ce la réponse du gou­ver­nement israélien à la visite de Laurent Fabius ce week-​​end ?

Tout se passe en tout cas comme si Neta­nyahou cher­chait par tous les moyens à ins­taller la vio­lence pour couper court à la négo­ciation. La ficelle est un peu grosse et n’est pas nou­velle. N’ayant pas la moindre intention de négocier sur la base du droit, il lui faut amener la partie pales­ti­nienne sur le terrain de la vio­lence. Pour tenter de reprendre alors le vieux refrain sur l’absence de par­te­naire pour la paix.

 La France qui connaît par­fai­tement cette situation ne doit pas rester passive mais peser de tout son poids pour rap­peler qu’il n’y aura pas de solution poli­tique hors du droit. Elle doit dénoncer et sanc­tionner les pro­vo­ca­tions israé­liennes. Elle doit sou­tenir la demande que vient de faire le gou­ver­nement pales­tinien d’une com­mission inter­na­tionale pour enquêter sur ces nou­veaux crimes commis par les forces d’occupation israéliennes.

http://www.france-palestine.org/Travail-de-sape-provocations-et

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 08:39

L'entreprise franco-britannique Perenco exploite des puits de pétrole dans le Parc National Laguna del Tigre au Guatemala, la plus grande zone humide d’Amérique centrale. Les populations locales y sont privées de leurs droits fondamentaux tels que les droits à l'éducation et à la santé, ou l'accès à la propriété des terres sur lesquelles elles vivent. 

Au lieu de garantir les droits humains des habitants, le gouvernement guatémaltèque a créé un bataillon militaire, financé en partie par l'exploitation pétrolière, pour intimider et déplacer de force ces populations « gênantes » pour le développement de la région. 

Soutenons les communautés du département du Petén pour que cessent les violences à leur encontre et que leurs droits soient respectés :

 

PÉTITION  

 

 

   

Le permis Limonade bloqué en Guyane

Le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a demandé au préfet de Guyane de bloquer l'ouverture des travaux du controversé permis minier dit « Limonade » dans la commune de Saül. La raison : l'ouverture par le Parquet de Cayenne d'une enquête judiciaire sur la falsification d'une étude déterminante dans l'octroi du permis aurifère.

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 09:03

 

Elle est pas très intéressante, mon histoire. Voyez, je vous ménage.

Je sais que vous venez de subir des vacances redoutables, avec une météo annonciatrice de grands froids, et vous vous étiez largement pourvus en fourrures diverses. Or je ne voudrais pas accabler Météo France sous ses fléaux déjà très lourds : « fébo, fépabo » par exemple.

Je vais donc vous parler du recensement.

Car vous êtes comptés, planétaires créatures ! Que vous croyez !... on vous fait avaler n’importe quoi.

Car on compte (en fait on compte pas, imaginez le travail, dans les campagnes reculées, et les campagnes sont de plus en plus reculées, avec le temps, va, tout s’en va, et d’ailleurs dans les villes, compter tous ces gens qui sont empilés les uns au dessus des autres, parfois en–dessous les uns des autres, sinon tout serait sens dessus dessous… Bon on risquerait d’en rater, même un observateur professionnel, très affûté, il pourrait lui en échapper un qui est aux chiottes ou en train de pisser dehors, on compte, si on peut dire… on croit qu’on compte.

En fait, à la fin on fait le total des erreurs.

Ca s’appelle les statistiques, ne prenez pas cet air las, dès le début, c’est décourageant pour l’auteur, et si vous continuez à vous foutre de ma gueule, en faisant semblant de lire, j’arrête tout de suite.

Et mon chef d’œuvre va vous passer sous le nez.

Parce que c’est pas mon histoire que je vous raconte, mais une anecdote plaisante que j’ai lue dans les journaux. Il s’agit de l’interpellation qualifiée de « musclée » et diffusée sur Youtube. La vidéo aurait été vue un million de fois !

Et ici, je place ma mise en garde ! Certes, les policiers ont aspergé de gaz lacrymogènes et joué fortement de la matraque sur la tête d’une femme !

Jusque là rien de grave, les policiers ont bien le droit d’écrabouiller la tête des femmes. Il faudrait voir avec un pédé psychiatre ! Un re-médiateur spécialisé dans la furie fliqueuse, un orthophoniste formé aux bruits du crâne féminin que l’on assomme !

Un représentant de la police, très macho, me dit que c’est « taper dans le vide, vu que les femelles de l’homme n’ont rien dans la tête »…

Lui, il a la tête pleine… de quoi ?

Mais je ne suis pas encore arrivé au sujet, et il va faire bientôt nuit dans l’hémisphère nord !

Et cette nouvelle relève du principe de précaution. Cette femme, puisqu’il faut bien l’appeler par son nom, a subi des dommages sérieux, fêlure du crâne, début d’asphyxie, en particulier.

 

Elle a tenté en effet de se défendre contre ses prédateurs et elle a mordu un brigadier de CRS ! Et c’est là qu’elle risque le plus !

Je voudrais mettre en garde les personnes qui font la justice elles-mêmes !

Non seulement elles risquent le tribunal pour attitude « excessive » mais elles mettent au défi le corps médical ! Or, le corps médical est armé !

Surtout, les CRS, qui sont des officiers de santé ! Ils abattent par rafales les parasites qui menacent l’être humain de nature policière ! Et notamment les poux, les puces, les aoûtats.

En outre, et c’est là surtout, le risque le plus grave.

Le sang d’un policier est extrêmement dangereux ! Une seule goutte et vous voilà contaminé par toutes les maladies de la planète : la vache folle, le mouton enragé, le cheval emballé, la coccinelle géante, la brebis égarée, le loup des steppes, l’éléphant rose, le crocodile chenu, le bacille de cauque, la pneumonie double, la grippe asiatique, la tripe espagnole, le crétinisme des Alpes, l’imbécillité de la peau, la matraquose, la maladie du casque à pointe, la mascose simple, la souliérite ferrée, et consultez le petit Larousse à la page : « Maladies du Flic », vous allez être effaré ! Car la liste est infinie. Sans compter que les flics sont atteints de maladies professionnelles, comme la violmania, l’utérite, l’ovarisation… le mal se transmet par la morsure simple ou profonde. Et je ne vous parle pas des caries dentaires, des dentiers cassés pour un résultat très faible.

A titre préventif, nous conseillons la lecture des livres des Editions de l’Impossible et l’écoute des CD d’Elizabeth !

Posologie : 1 CD par jour, de préférence le matin un livre le soir au coucher.

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 08:55

Ecoutez

 

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 08:35

 

Au cas où ça t'aurait échappé, lecteur égaré dans ces pages, je dois bien te le dire maintenant au stade où on en est tous les deux mais mon co-auteur déteste le genre polar ! Il fait tout pour s'en détourner, t'as remarqué déjà, hein. Ça le fait gerber littéralement et littérairement, que c'est pas beau à voir quand il écrit ! Toute sa belle prose abîmée par son vomi. Mais c'est aussi ce qui fait son style ! Son truc à lui, c'est le délire. Et je te jure pour l'avoir vu faire qu'il se drogue en rien. Juste un peu de Reuilly de temps en temps pour booster la carbure, rien de répréhensible. Là où il est bon c'est qu'il te restitue le contexte du truc et ça, c'est déjà pas rien ! Alors bon, je vais essayer de continuer de dérouler une intrigue. Et pis lui il va continuer de délirer dans tous les sens. Faudra t'y faire mon petit lapin!

Bebert devait bien l'admettre à présent, il se faisait chier. Depuis qu'il s'était séparé, ou plutôt depuis qu'il avait séparé en deux Viviane, il s'emmerdait proprement, tout seul chez lui. Il admettait volontiers que la vie avec elle était devenue insupportable de routine quotidienne. Ils s'engueulaient jamais, pas un mot plus haut que l'autre, pas une vague, le calme plat, tout le temps, toujours. C'est d'ailleurs ça qui l'avait motivé à faire appel aux bons services de Gaston. Mais elle lui faisait de bons petits plats et puis, de temps en temps, elle se laissait saillir, à l'ancienne, allongée sur le plumard, en croix, les yeux fermés dans le noir. Lui, à ce moment-là, il pensait à une autre, se voyait en dieu du radada le temps des trois minutes réglementaires de coït. Et puis maintenant il se trouvait seul dans sa cuisine devant un café réchauffé. Bebert se mit à pleurer. Pas sur son veuvage récent, non, mais sur son sort. Des larmes égoïstes.

Benoît alla dans la salle de bain passer de l'eau froide sur sa main droite où se formaient trois petites ampoules. Il venait de se branler cinq fois de suite, la dernière s'étant faite sur la page « outillages de jardin » du catalogue ! Le pire dans tout ça, c'est qu'il godillait toujours comme si de rien n'était ! Tout en essayant de décongestionner sa main, il réfléchissait à l'attitude à adopter. Ses pensées étaient clairement parasitées par son entre-jambe en feu mais il prit quand même une décision. Il s'habilla rapidement après avoir emprunté un pantalon à son père qui faisait deux tailles de plus que lui. Juste histoire de planquer un peu l'encombrant chapiteau. Puis il se rendit dans la cabane à outil. Il avisa une hache usée dans un coin. S'en empara, la soupesa, constata qu'elle était lourde, regretta de ne jamais avoir aidé la vieille baderne imbibée d'alcool qui lui sert de paternel à couper le bois pour l'hiver, quitta la cabane avec l'outil contendant, et partit en chasse d'une femme. Voyant là le seul moyen de calmer ses ardeurs.

Le maire avait vite évoqué la gravité de la situation, comme on dit bien, à Gaston. Ce dernier lui avait répondu qu'il n'y avait jamais de problème sans solution. Le maire accablé lui avait rétorqué qu'il voyait bien le problème mais qu'il était un peu sec en solution que sinon ce serait déjà fait, vous me connaissez ! Alors Gaston l'avait traité de vieux con. Le maire avait acquiesé en disant que, ma foi, c'était pas complètement faux mais que lui aussi, le Gaston, était un con alors que sinon il aurait une solution au problème. Et là, Gaston avait parlé :

« Vous dites comme ça que y'a vach'tement plus de velus que de rombières dans notre bled ! Au lieu de vous lamenter sur ce, faudrait le voir comme une sorte de bénédiction, bougre de con d'empaffé ! Not' village a jamais été aussi tranquille ! Fini les commérages, les cancans, les minauderies ! Et je vous parle pas des ragnagnas de ces dames ! Vous commencez à opiner, hein, voyez que vous commencez à concéder, tête de chiure ! Après, je comprends bien que pour votre réputation et celle du patelin, ça le fait moyen, chuis conciliant en plein vous savez ! Surtout que, pendant ce temps, dans le village voisin, à Saint-Valentin, on vous fait péter de la fête aux namoureux z'a toison! Doivent bien se marrer de notre déroute là-bas, sûr de certain ! Maintenant, moi le Gaston, j'ai une solution! Alors ouvrez bien vos esgourdes de vieille baderne cacochyme et écoutez un peu ça ! »

Oui, le Gaston avait parlé. Et bien parlé. Et le maire avait tout approuvé. Juste à un moment il avait objecté :

« C'est une fameuse idée que vous avez là, Gaston! Mais vous ne pensez pas que cela risque d'être mal perçu par les médias ? »

Alors Gaston avait re-parlé encore :

« Faudra juste faire gaffe à la nomination du truc pour pas choquer le tout-venant ! Après tout, y'a bien la foire aux ânes à Lignières et personne crie au scandale, merde ! Alors nous, on peut bien organiser notre foire à la fumelle ici ! C'est qu'on parle d'une situation d'urgence sanitaire là, c'est du sérieux ! Faut mettre en avant que nos concitoyens en ont marre de se branler seulâbre dans leur piaule ! Faut faire jouer la corde de l'émotion, vieux con de merde !

Le maire arriva donc à la constatation que c'était une très belle idée et que dès le lendemain il préviendrai la presse locale de l'événement à venir très prochainement dans sa belle localité : une foire aux femmes ! Gaston, lui, arriva à une autre constatation sans appel : le maire était un sacré connard!

Raymonde Lenoir était certainement la femme la plus âgée de Brion. Personne n'aurait sû dire quand elle était née. Elle non plus d'ailleurs. Sa vieille maison se trouvait dans un petit renfoncement sur la gauche, rue de Liniez. Tout le monde la craignait. Car tout le monde disait d'elle que c'était une sorcière.Il faut dire que devant sa masure se trouvait un énorme billot dans lequel était planté une hache recouverte d'un sang séché depuis longtemps. On la suspectait d'autant plus qu'elle était une des dernières femmes en vie de la commune. Elle, elle trouvait cette situation plutôt amusante. Elle aimait plus que tout le sentiment de terreur qu'elle inspirait. Elle adorait faire peur aux enfants qui osaient s'approcher. Elle faisait ça pour le folklore bien sûr. Mais pas que. Car Raymonde était habitée par le pire des sentiments. Celui de la vengeance. Sa bouche édentée s'ouvrit dans une parodie de sourire. L'heure était venue pour sa prière quotidienne. Elle ne s'adressait pas à Dieu ou à un de ses sbires, qu'ils aillent tous se faire foutre ! Non, sa prière avait un but bien précis et, à ce jour, elle obtenait un résultat inespéré. Elle serait certainement partie dans un rire dément si une quinte de toux vaguement cathareuse ne l'avait interrompue.

Le cowmissaire Naze, après être tombé nez à demi-nez avec la moitié de femme, avait remarqué deux choses étonnantes. La première est qu'il avait hurlé à s'en décrocher les maxillaires. La deuxième, encore plus stupéfiante, était qu'il avait dessaoulé direct. Ensuite, il s'était mis à courir le long de la route. À en perdre haleine (qu'il avait fort mauvaise, je te le rappelle). Il vit un panneau indiquant Brion dans deux kilomètres. Il souria en con et en coin. Il était enfin dans la bonne direction ! Car, il en était sûr, c'était là-bas que se terrait le tueur à la hache et il était encore plus certain que lui, le grrrrand cowmissaire Naze, allait le coincer, ce salopard ! Il accélera son pas de course et se félicita de ne pas avoir mis ses éperons qui l'auraient ralenti considérablement. Oui, à cause de l'adhérence au bitume, mon con !

Emilie ne vit d'abord qu'un point noir s'agitant au loin, puis une forme humaine se rapprochant rapidement. Immédiatement, la peur lui noua l'estomac. C'était un homme ! Vaguement déguisé en cow-boy lui semblait-il, mais un homme quand même. C'est après avoir reçu un mail de Soeur Frenegonde que Emilie avait pris une nouvelle décision. En effet, la religieuse l'informait qu'en raison d'une surpopulation équivalente à celle de la prison des Baumettes dans son monastère, elle ne pouvait l'accepter en son sein turgescent, qu'elle le regrettait vivement, lui demandait ses mensurations juste comme ça pour savoir et voulait savoir si elle s'épilait le frifri à la cire chaude ou froide, que c'était pour un sondage personnel et qu'elle aimerait bien qu'elle lui envoie son minou en photographie couleur format paysage juste pour illustrer le dit questionnaire et qu'au final Dieu était Amour là, mais surtout là, oh oui, là ! Déçue d'être refusée dans les ordres, Emilie prit alors son sac à dos, y fourra quelques vêtements, sa brosse à cheveux et un peu d'argent. C'était décidé, elle allait découvrir le monde par elle-même, dans le but de trouver l'endroit où elle pourrait enfin vivre en paix ! Avant de partir, elle ajouta un bouquin de poésie de Rimbaud, accessoire essentiel de tout adolescent de 17 ans qui veut voyager. Paraît que Rimbaud lui-même, avant de partir en fugue, n'oubliait jamais d'emporter son livre de poésie de Rimbaud, c'est te dire ! Mais là, ce qui la chagrina vraiment, Emilie, c'est qu'elle avait pas fait cinq cent mètres en dehors du village qu'il se passait déjà du terrifiant. C'est que le gars était à présent à quelques mètres d'elle, soufflant comme un cochon, le visage cramoisi, et agitant les bras comme un dément. Mais cette fois-ci Emilie refusa de se laisser faire. Elle ne serait plus jamais une victime, c'était décidé ! Il allait voir ce qu'il allait voir cet obsédé !

Naze l'avait vu de loin. Une jeune femme, adolescente visiblement, qui marchait vers lui le long de la route. Nul doute que cette jolie donzelle allait pouvoir lui indiquer le chemin de la mairie. Mais c'est en arrivant à sa hauteur, alors qu'il essayait d'ahaner une phrase compréhensible, qu'elle sortit d'un sac un énorme bouquin qu'elle lui flanqua en pleine tronche. Naze, choqué, repartit dans le fossé jouer le dormeur du val à sa façon. Question d'habitude tu me diras si t'as lu ce qui c'était passé avant. De son côté, Emilie se félicita de ne pas avoir emporté la version poche de son poète préféré. Ragaillardie, elle reprit son chemin en sifflotant.

 

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 08:25

L’Arrache-Cœur comme roman champêtre de l’Apocalypse Agricole

 Les toutes nouvelles méthodes pédagogiques (6)

 La  pédagogie, dans l’Arrache Cœur, présente des méthodes originales, adaptées aux classes sociales, mais toutes répressives, quelles que soient  les intentions manifestées. Ainsi le désarroi auquel doit faire face l’éducation actuelle hésite entre le principe de précaution, et la répression la plus féroce. Mais dans les deux cas, nous sommes en face d’une société sans imagination, sans âme, (le mot « âme » est comme interdit, de la même façon que la « honte » dans le livre de Vian) qui n’a qu’une solution : la prison et la violence extrême.

 Les principes de précaution

Clémentine élève ses trumeaux, avec trois fois plus de précautions que s’il y en avait un seul.

Ce qui est d’une logique imparable. Le premier contact avec l’alimentation est douloureux, mais Clémentine aime la douleur (« cela soulageait un peu » dit-elle, après la première tétée). Comme elle aime le silence ou les bruits incongrus (« il fit un vilain remue ménage avec sa bouche »). D’ailleurs elle agit en tortionnaire et en chef d’état dictateur :

« Clémentine avait droit de vie et de mort sur les trois choses ». Sous entendus « les trois enfants ».

Elle a cependant un objectif pédagogique : « Dans six mois il faut qu’ils sachent marcher. Dans un an, ils liront ». Elle en veut spécialement au petit dernier, qui est sorti sans billet de retard : « Celui-là, il faudra le mater au départ. J’aurai du mal avec lui. »

 A chacun sa tâche !

Jacquemort a trouvé au moins une explication, un sens à son existence : « le rôle d’un psychiatre, c’est clair, c’est de psychiatrer »

Ainsi le langage se réduit à un rapport entre question et réponse, ce qui simplifie grandement la conversation. A la question : « Où est Blanche ?», la réponse sort automatiquement : « Elle est dans la lavanderie, en train de lavander. »

  Les Apprentis, fonctionnent comme de pures mécaniques. Le maréchal continue de ferrander, le menuisier continue de menuiser, et réfléchit de façon tout aussi mécanique, à propos de la fabrication des lits :

 

« - C’est moins coûteux à la main. Tandis que des machines ça revient cher, tandis que des ordures comme celui-ci, on en a treize à la douzaine… »

 

Et c’est ce que ne disent pas les Maîtres du monde en 2013, mais ils le font dire par le biais des « idiots de service » de façon détournée, dans tous les médias ou presque. L’aspect prophétique de Boris apparaît très clairement, à condition de lire avec soin, toute l’œuvre, et peut-être spécialement l’Arrache Cœur.

  Et voilà qui rappelle « L’Ecume des jours », il y est question d’un « boucher » et « d’une vitrine de propagande pour l’Assistance Publique ».

On est tenté de faire la comparaison avec les « hommes machines » du peintre Fernand Léger, dont les articulations sont identiques à des roulements de mécaniques.

Le menuisier peut alors conclure : « -A la ville on ne croit plus en Dieu ! » ce qui fait écho à ce Dieu de Céline, qui, mis en exergue à « l’Ecole des Cadavres », nous donne cette précision :

 « Dieu est en réparation ».

Un apprenti tombe-t-il de fatigue ? Une vieille boîte de conserve pleine d’eau sera l’unique remède. Jacquemort au retour du village, aperçoit une petite fille qui sort en chantant : « Elle portait un broc émaillé aussi grand qu’elle. Au retour elle ne chanterait plus ».

 Dans cet univers complètement imaginaire, mais profondément vrai, le menuisier ne tient aucun compte des ordres et laisse libre cours à sa fantaisie. A la question de Clémentine, voici la réponse de Jacquemort :

« -Je crois qu’il les (les lits) a faits à son idée…Deux places face à la route et l’autre en travers ».

Le paradis, ce serait donc l’autoroute ? Avec un barrage de police ?

Un mauvais traitement réservé à Culblanc et à Clémentine elle-même

Les employés et pas seulement les apprentis sont de véritables esclaves. Ainsi quand les Salopiots recrachent leur purée au lait, Culblanc a l’audace de leur faire une remarque. Elle s’entend répondre, après avoir dit :

 « -Qui va nettoyer vos cochonneries ? » par une réponse qui ne s’embarrasse pas de politesses inutiles : (extrait)

« -Et qui va nettoyer vos cochonneries ?...

-C’est toi, dit Citroën…

Clémentine entra, elle avait écouté la fin.

« -Naturellement c’est vous, dit-elle, s’adressant à Culblanc. Vous êtes là pour ça…Ils ont bien le droit de s’amuser, ces pauvres chéris. Vous trouvez qu’il fait si beau ?

-Ca n’a pas le sens commun, dit Culblanc.

-Ca suffit, vous pouvez retourner à votre repassage. Je m’occuperai d’eux. »

On voit que le travail est permanent. Après un ultime :

« -Bavez mes minets, si ça vous amuse, bavez… »

Mais les enfants, qualifiés, on le sait, de Salopiots, ils sont faits pour emmerder tout le monde y compris leur mère, qu’ils vont obliger à « jouer au petit train » où elle sera confinée au rôle de sifflet. Citroën sera le conducteur.

Quand Clémentine menace de pleurer, elle se voit répliquer vertement :

« -Tu ne sais pas pleurer. Toi, tu fais hû hû hû…nous on fait ah ! »

Mais décidément Clémentine ne sait pas jouer à faire l’enfant. Aussi quand on passe au jeu du bateau, Clémentine, qui commande pourtant à toute la maisonnée, obéit à ses enfants, qui portent pourtant des prénoms adorables…

Le monde entier est dangereux ! Il faut en faire une vaste prison!

 Car lorsque Clémentine se met à penser à cet univers de tous les dangers, elle va instituer un vrai régime sécuritaire, concentrationnaire.

Tout est dangereux. Seul, le rien, semble-t-il, ne présente pas de dangers. Nous sommes bien en 2013. On rêve de construire une très vaste prison avec impossibilité de sortir même hors du système solaire.

On ne prononce pas le mot « délinquant » mais on le remplace par d’hypothétiques victimes, dues à des constructions mentales ahurissantes. La vie elle-même est un crime, ou au moins une catastrophe. C’est particulièrement évident au chapitre VI, daté du 107 avroût, qui commence par la phrase « Comme je suis inquiète… »

 La différence avec tous les « principes de précaution » de 2013 réside dans le fait que Clémentine est réellement en proie à une inquiétude, alors que nos « maîtres du monde » sont parfaitement conscients de leurs actes.

 Le plus comiquement tragique de ces systèmes est banalisé par la formule désormais claire comme l’eau d’une fable de la Fontaine :

 « -Voulez-vous boire un verre ? appelle la réponse immédiate :

-Oui, mais avec modération !

 Et les voisins reprennent en chœur, comme pour une pièce jouée sur une scène de théâtre : « Avec modération ! »

 Ils souhaitent faire de l’univers entier un camp disciplinaire. Et c’est largement commencé, avec les réseaux routiers, les panneaux indiquant les itinéraires à suivre, toutes les restrictions, assorties de nouvelles effrayantes, comme cette dangereuse maladie dont une seule chauve souris de la planète est atteinte.

Créer la Terreur et la présenter comme  naturelle et dangereuse, car on veut montrer que la nature est dangereuse, et Monsanto parfaitement inoffensif. Voici des exemples de Boris Vian, qui montrent l’outrance du langage, lequel conduit l’imagination, par quelques exemples poussés jusqu’à l’absurde.

 Le délire de Clémentine (première période)

 Le délire de Clémentine est ainsi voisin du délire célinien…Je prendrai un seul exemple, et vous verrez.

 Vian commence avec une anecdote vraisemblable : la peur du puits.

 Tous les puits étaient généralement recouverts. Clémentine évidemment redoute les puits, mais elle enchaîne sans aucune cohérence. Les salopiots peuvent avoir mangé des fruits empoisonnés, et ça devient carrément hystérique, car les enfants peuvent aussi avoir reçu une flèche dans l’œil, si un autre enfant joue sur le chemin avec une arbalète, attraper la tuberculose, si un bacille de Kock se met en travers. Mais on part dans un autre sens, ces braves petits peuvent avoir perdu connaissance en respirant des fleurs trop parfumées, ou encore et là on passe à nouveau à un autre domaine, ils peuvent se faire piquer par un scorpion ! ramené par le grand père du pays des scorpions, et on revient à des activités moins folles : ils peuvent courir trop vite et se casser une jambe…

  Et après l’emploi du conditionnel, qui n’exprime qu’une éventualité, voilà que les malheurs possibles sont devenus réels avec l’utilisation du mode indicatif : « ils vont aller au fond du jardin » et suit un enchaînement de circonstances ahurissantes. Sous une pierre, il y a une larve jaune, qui s’envole vers le village, ensuite on passe au taureau furieux, et les grandes causes produisant de petits effets, apparemment petits, voilà le taureau furieux, échappé des mythologies de l’antiquité, tout ça pour aboutir à un fragment de métal minuscule mais animé, et ça se termine provisoirement par l’arrachage d’une aile de fourmi volante, qui s’abat dans le jardin, provoquant une catastrophe, et en tout cas, le retour à la conscience de Clémentine :

« -Eh oui, ce n’est pas arrivé cette fois, mais c’était plausible. »

On peut s’attendre à une fin du monde, parce que la vie n’est qu’un immense parcours piégé et il faut prendre des mesures préventives.

En 2013, puisque tout le travail va bientôt être réalisé par des machines informatisées, il va bien falloir conserver (voire former) des services de surveillance, au nom du fameux principe de précaution, qui va produire des lois et des décrets d’application mettant en garde contre les productions matérielles.

Boris Vian, ingénieur et poète, voit arriver cet univers de surproduction matérielle et policière. La guerre va donc se généraliser, par la victoire du Néant sur l’Etre, pour parler le partrien.

 (La prochaine fois, nous étudierons les conséquences extrêmes de cette civilisation.)

 

 

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