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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 09:04
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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 09:01

J'apprends avec tristesse la mort de mon ami Henri Alleg, à l'âge de 91 ans. Un grand résistant dans tous les sens du terme.

Juif d'origine russo-polonaise, installé en Algérie en 1939, il milite pour la libération de ce pays. Directeur du quotidien Alger républicain, il est arrêté en juin 57 et torturé par les forces d'occupation française, commandées par le général Massu. Il décrira ces tortures dans son livre La Question, immédiatement interdit par la France, et réédité en Suisse.

Lire la suite, un extrait de La Question et deux brèves vidéos d'Henri

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 08:58
Apple se retrouve une fois de plus au cœur d’un scandale social en Asie. Trois usines chinoises fournissant des produits pour la firme américaine emploient des mineurs et imposent un excès d'heures supplémentaires, accuse une ONG basée aux Etats-Unis, China Labor Watch [document PDF], dans un rapport rendu public, lundi 29 juillet 2013.
Ce n'est pas la première fois qu'Apple est la cible de critiques circonstanciées sur les conditions de travail chez ses sous-traitants en Chine, la majorité de ces reproches ayant visé ces dernières années la firme taïwanaise Foxconn, théâtre notamment d'une vague de suicides en 2010 et chez qui China Labor Watch avait découvert des ouvriers de 14 ans.
Lire l'article
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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 08:55

C’est tellement insensé qu’on ne pourrait pas l’inventer: l’industrie minière australienne, notoirement irresponsable, fomente un nouveau complot. Alors que la planète doit faire face au réchauffement climatique, elle veut construire le plus grand complexe d’extraction de charbon au monde puis créer un couloir maritime à travers notre plus grand trésor écologique: la Grande Barrière de corail!

Cet épouvantable projet aura des conséquences dévastatrices et Aurizon, le groupe d’investisseurs qui le soutient, le sait très bien. Il commence d'ailleurs à hésiter et nous pouvons peut-être réussir à faire pencher la balance et couler ce projet pour de bon. L’un des potentiels bailleurs de fonds essaie même de donner le change en faisant des dons aux défenseurs de l’environnement!

Si nous sommes plus d’un million à manifester notre opposition à ce projet insensé dans les prochains jours, nous pourrons pousser Aurizon à retirer ses financements et peut-être même convaincre le premier ministre australien de s’interposer. C’est à cela que sert Avaaz, alors mobilisons-nous pour faire prévaloir le respect de l'environnement:

https://secure.avaaz.org/fr/australian_coal_disaster_global/?bqaedbb&v=27539

La Grande Barrière de corail, le plus grand organisme vivant sur Terre, qui héberge un quart des espèces connues dans les océans de la planète, se meurt lentement depuis des années. Elle a perdu la moitié de ses coraux durant les trente dernières années et cette disparition ne fait qu’accélérer. La faute au réchauffement climatique, mais aussi à l’industrie minière australienne qui est en plein boom. Le magazine allemand Der Spiegel a même rapporté que «si la tendance se poursuit, l’impensable pourrait devenir réalité: la Grande Barrière de corail pourrait mourir.»

Et pourtant, l’industrie minière prévoit de construire d’immenses nouveaux ports dans un complexe nommé Abbot Point, au nord-est de l’Australie (tout près de la Barrière) pour faciliter l’expédition de son charbon vers le monde entier. Non seulement cela signifierait un doublement du nombre de bateaux qui passent près de la Grande Barrière chaque année et qui arrachent déjà près de 3 millions de mètres cubes de récifs, mais si tout le charbon extrait était brûlé, il produirait trois fois la pollution atmosphérique que l'Australie d'aujourd’hui! Un pas de plus vers le point de non-retour.

Les investisseurs se rencontrent en ce moment même pour prendre des décisions et le ministre de l’Environnement australien choisira de valider ou non le projet au cours des deux prochaines semaines.
Nos voix peuvent être le signal qu’ils attendent pour bloquer ce désastre, en particulier le premier ministre Kevin Rudd, qui doit préserver sa réputation mondiale dans sa course à la réélection.

C’est en ce moment que se prennent les décisions. Signez cette pétition urgente et parlez-en à toutes les personnes que vous connaissez pour empêcher ce désastre:

https://secure.avaaz.org/fr/australian_coal_disaster_global/?bqaedbb&v=27539

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 08:51

 

Joachim Paul est né le 3 décembre 2012. Le 13 mai dernier, sa maman s'inquiète qu'il ne grossisse plus selon les courbes. Elle le nourrit pourtant avec des biberons de lait infantile au riz acheté en pharmarcie, et spécialement adapté aux besoins de l'enfant. Ce lait est conforme à la réglementation sur la nutrition des nourrissons et recommandé notamment pour les enfants souffrant d'allergie au lait de vache. Elle décide d'emmener Joachim chez le pédiatre.

Mais le pédiatre, en interrogeant la maman, s'aperçoit qu'elle pratique un régime sans produits animaux. Une incroyable série de persécutions commence alors contre cette famille. Joachim est retiré à ses parents, maintenu à l'hôpital puis placé à l'Aide Sociale à l'Enfance, où il se trouve toujours aujourd'hui après plus de six semaines, ses parents disposant d'un droit de visite limité à quatre fois deux heures par semaine.

Le Dr. Bosdure, praticien hospitalier à la Timone (domicile des parents) dans l'unité de Médecine infantile du Pr. Chabrol, dans un courrier au Vice-procureur Soriano a pourtant précisé dans un rapport qu'il semblait tout à fait précipité et préjudiciable d'envisager le placement de Joachim. (1)

Le médecin nutritionniste Jérôme Bernard-Pellet, du Centre de Santé de l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense, a publié un certificat médical dans lequel il écrit en toutes lettres que :

« on ne trouve pas dans le dossier médical d'arguments qui appuient la thèse d'une maltraitance des parents, ni d'une incapacité des ces derniers à s'occuper de leur fils Joachim PAUL. » (2)

Selon le compte-rendu hospitalier du Dr Violaine Bresson, qui a examiné l'enfant, il avait un excellent contact, incompatible avec l'attitude d'un enfant subissant une carence de soin. Elle indique de plus avoir « réalisé un bilan organique qui ne retrouve pas pour l'instant de carence ».
Dans ces conditions, il est incompréhensible que Joachim passe une heure de plus prisonnier des services de « protection » de l'enfance, privé de ses parents.

 

Signer la pétition.

 

1. vous pouvez lire le certificat médical dans son intégralité en cliquant ici : http://collectifcckl.wordpress.com/2013/07/23/certificat-medical-2/

2. voir document cité à la note précédente.

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 08:42

Les news de Juillet 2013

Les dessins de Burki de juillet 2013 :

http://chansonrebelle.com/dessins-de-burki/burki-juillet-2013.html

Le 5ème Festival des Fromages de Chèvre, animé par Christian Paccoud :

http://chansonrebelle.com/spectacles-festivals/5eme-festival-des-fromage-de-chevre.html

Les éditions du Petit Véhicules publient un cahier d’études sur Léo Ferré «La Mémoire et la Mer» :

http://chansonrebelle.com/parutions-cd-/-livres/leo-ferre-la-memoire-et-la-mer.html

Robinsonne en Avignon :

http://chansonrebelle.com/spectacles-festivals/robinsonne-en-avignon.html

Benoit Vauzel nous offre son nouvel album «Les mots de ma vie», à absolument se procurer :

http://chansonrebelle.com/parutions-cd-/-livres/benoit-vauzel-les-mots-de-ma-vie.html

Une association L'ASSOS'THAU MATE - LES ANARTISTES qui œuvre pour la chanson française d’auteur :

http://chansonrebelle.com/copinages/les-anartistes.html

Léo Ferré, vingt ans déjà :

http://chansonrebelle.com/dossiers/leo-ferre-20-ans-deja.html

Un petit bêtisier «Pan dans les c…» qui honore les femmes courageuses :

http://chansonrebelle.com/beitiser/pan-dans-les-c.html

Un hommage à Nelson Mandela «Madiba», avec deux chansons de Johnny Clegg & Marc Servera :

http://chansonrebelle.com/dossiers/hommage-a-nelson-mandela.html

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 08:40
L'église catholique brésilienne a fait abattre 334 arbres centenaires à l'orée du Parc national de la Serra da Tiririca à l'occasion de la venue du pape François à Rio pour les Journées mondiales de la Jeunesse. Le but était d'offrir à 800 pèlerins la possibilité de célébrer la messe lors de la visite du souverain pontife.

Lire la suite et voir les pétitions

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 08:50

On n’ose plus désigner par le mot « écrivains », ou « artistes » les nouveaux fabricants de livres, et, d’une façon plus générale,  les nouveaux fabricants d’œuvres d’art. Roland Barthes ironisait déjà en 1957 sur « l’écrivain en vacances ». En effet, une assez incroyable mutation se produit de jour en jour et sous nos yeux. Cela correspond évidemment à une nouvelle race d’auteurs. En premier lieu, le nouvel écrivain passe ses vacances, c'est-à-dire son temps vide, à la télévision et à la fin de l’émission, on apprend enfin le titre du chef d’œuvre qu’il vient de pondre. La métaphore n’est pas défavorable, puisqu’elle est employée par Marcel Proust, le seul grand auteur du 20ème siècle avec Céline. Dans des genres différents, il est vrai. Mais dans les deux cas, il y avait du style ! 

« Moi, je travaille, disait Céline, les autres y foutent rien ! ».

Et comme il avait raison. Prémonitoire, il était, Ferdinand. Quant à Marcel Proust, il se fit apporter le manuscrit de la mort de l’écrivain Bergotte. Il avait imaginé la description de la mort d’Anatole France, et sur son lit d’agonisant, il souhaitait rectifier certains détails, qu’il trouvait inexacts. Proust vivait sa propre mort en artiste, et il avait le souci de la vérité. C’est ce que Céline appelait « mettre sa peau sur la table ». Je vous ennuie ? C’est que vous n’êtes pas faits pour l’art !

Le nouvel écrivain en vacances permet au moins de retrouver le sens des mots : la vacance, c’est le vide.

On se demande parfois pourquoi il n’existe aucune association regroupant tous les nouveaux  écrivains du vide. En particulier, les écrivains qui ont appris à rédiger à l’école primaire !... et qui continuent aujourd’hui de poursuivre leurs rédactions, qu’il appellent des livres. C’était bien l’école primaire, jusqu’en 1950, 1960 ! On y apprenait les rudiments de la langue française, le sens des mots, la grammaire. Le lexique ou la syntaxe. Et c’était un bienfait prodigieux.

Mais de là à se prendre pour un écrivain, il y avait une distance de marathonien. Maintenant en cet été 2013, on voit des gens qui savent lire, écrire et compter (A l’Armée, on utilisait  cette abréviation : SLEC !)

Tous les Français de 2013 veulent écrire. Tous veulent peindre. Tous veulent inventer des musiques. Je n’ai rien contre ces activités : Les enseignants, les bouchers, les cordonniers, les flics, les délinquants, les tueurs en séries, les surveillants de prison nous font part de leur expérience personnelle. Chacun a le droit de parler. A condition qu’ils se limitent à deux pages au maximum, les gens qui n’ont rien à dire contribuent à une inflation d’infra littérature. Mais les Surveillants de prison, on sait ce qu’ils font, et en plus ils sont payés. Les CRS également. Pour les footballeurs, les tennismen, qui exercent aussi la profession de pénismen, je suis moins indulgent !

Je commencerai par l’activité d’écrivain délibérément et uniquement local. Il nous apprend la particularité de sa commune d’origine, l’intérêt considérable qu’il y a à venir y séjourner, en dépit de l’absence d’hôtel, de restaurant, et aussi, surtout, il observe le climat local, qui est un microclimat miraculeusement vivifiant, indispensable, pour l’apprentissage du port du sabot, du positionnement du harnais sur le dos du cheval, et même il nous assure qu’il y a des cabinets au fond du jardin ! Tout cela s’accompagne des fêtes diverses comme le concours de bites, encore peu développé, qui permet une visite médicale inattendue, le concours de crachats, et la prise de provisions d’air pur parmi les pesticides et les fongicides, après le génocide des basses cours des vaches et des chèvres. Sans compter les fêtes religieuses, dans un pays où on ne croit plus à rien, comme l’élection de la rosière la plus vierge, celle du lapin homosexuel, bref, et pour simplifier « l’harmonie du monde naturel » dont il a pourtant sacrifié la quasi-totalité de la faune et de la flore ! Les éléments résiduels n’ont qu’à bien se tenir !

Seuls, les sympathisants de la Confédération Paysanne font exception à cet étalage des bien- faits du Bon Dieu, qui permettait encore d’entendre des vrais orages, en direct et des récits d’anciens (les plus vieux de la commune) à travers les archives de leur cher village, petit joyau, astucieusement situé à l’abri des progrès technologiques. Le nouvel auteur local nous en donne une image falsifiée… Et je ne parle pas du sous sol, qui est très profond, immensément riche en pierres précieuses et en pétrole très souterrain.

Tout cela est bon pour l’intelligence du monde, et d’ailleurs, branché correctement sur les appareils de maisons de retraite, l’écrivain local continue de vivre à perpétuité, la preuve, il écrit des livres, dont l’apparence est comparable à ceux des plus grands. L’apparence seulement. Les illustrations sont parfaites : une photographie du plus petit menhir du monde, de la plus grosse merde concassée et soigneusement conservée dans un musée branché fera découvrir « l’Art Contemporain ». L’écrivain local prend ses vacances aux Philippines et il écrit un livre standard, formaté, sur l’enculage des pauvres, en oubliant la misère du monde.

Mais le plus étonnant tient au fait qu’il se croit vraiment un écrivain ! Il évite l’excès, la démesure, il respecte les pouvoirs établis, les bienséances des dictatures, tous les ordres qu’on lui donne et rarement il se pose d’autres questions que celles qu’on lui pose à la télévision et qui contribuent grandement à l’acceptation de son sort d’esclave. Il ne pense que très rarement aux deux à trois milliards d’étrangers qui crèvent littéralement de faim. Il se « dépayse », il se déracine lui-même. « Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle ! » écrivait Lamartine au 19ème siècle. Il fut repris par Georges Brassens.  Et Céline dédiait un de ses livres : « aux animaux, aux malades, aux prisonniers ». Céline le maudit, qui ne respecte rien sauf les plus déshérités…

Mais ne sont-ils pas nos contemporains essentiels ?

 

Merci Henri Alleg, merci Claude Bourdet, merci Pierre Vidal Naquet, merci Benoist Rey, merci pour le courage !

Je rappelle que le journal « Le Provisoire » (Châteauroux) fut condamné en 1977, pour avoir ironisé sur les vertus de la Légion étrangère…à propos de l’anniversaire de la légendaire bataille de Camerone. Et nous avions évoqué les tortures en Algérie… Les temps ont changé. Et ce que je dis des faux écrivains de 2013 trouve son illustration, ici. Un petit articulet contre la torture, dans le Provisoire en 1976, permettait d’avoir le soutien de personnalités qui disaient « Non » aux tortionnaires.

alleg.jpgA l’occasion du décès de Henri Alleg, ex-Directeur d’Alger Républicain, quotidien communiste algérien, torturé en 1957, (en même temps que l’universitaire Maurice Audin, qui est officiellement « disparu ») et dont le livre, « La Question » rapportait les sévices exercés par le Colonel Erulin, par ailleurs médaillé pour ses actes de cruauté par Yvon Bourges, qui devenu ministre de je ne sais plus quoi, avait déposé une plainte contre le « Provisoire ».

 Le Provisoire avait reçu le soutien, outre celui de Henri Alleg, de Claude Bourdet, ex-déporté, Compagnon de la Libération, de l’historien Pierre Vidal-Naquet, qui publiait dans le journal « Le Monde » toutes ses protestations, et de Benoist Rey, que je n’ai retrouvé que bien plus tard, auteur du livre « Les Egorgeurs » (Editions libertaires). A l’époque introuvable en France…Ce qui prouve bien que les paroles et les écrits des nouveaux auteurs sont rarement des écrits de protestation, mais des historiettes sur le passé décomposé, par des auteurs qui ne prennent aucun risque. L’époque est bien malade, mais si on la soigne par des refus énergiques, il y a encore de l’espoir. Et nous transmettrons  cette espérance aux jeunes !

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 08:40

(Apprenez par cœur le chapitre 1 de cette chronique introuvable ailleurs même si vous êtes multimilliardaire, comme DSK)

 L’Arrache Cœur comme roman Champêtre de l’Apocalypse agricole (3)

Je vous avais promis une étude sans concessions de tous les personnages de l’Arrache Cœur ! Or, je tiens mes promesses : vous n’y échapperez pas.

D’autant plus que tous sont réduits à un point commun, la solitude absolue. Même pour les salauds et les cons ?

Même pour les salauds et les cons !

Je commence par les femelles dont la psychologie est particulière. La seule qui ait un prénom normal est Clémentine. Malheureusement elle est très possessive et on voit tout de suite qu’elle ne veut pas lâcher ses enfants. Elle n’aime pas qu’ils sortent de son ventre. D’autant plus qu’il y en a trois dont un isolé !

Clémentine la fausse innocente !

Clémentine est le seul personnage féminin a porter un nom qui soit charmant. Il y a de la clémence dans Clémentine. Cette clémence est démentie par une autorité féroce, qui la pousse à la destruction : de la nature, de ses enfants, de son mari. Clémentine assassine tout ce qui bouge, c’est la femme-révolver avec Angel. Je ne rapporte pas tous les dialogues mais ils se résument bien dans cette phrase : « Clémentine avait droit de vie et de mort sur les trois choses… c’était à elle ! ». Ses enfants.

Comme dans « l’Ecume des Jours », l’univers se réduit mais on voit que ce rétrécissement est le fait du pouvoir maléfique de Clémentine…

Dans le cadre de cette politique domestique et familiale, elle va réduire l’espace et le temps, faire abattre tous les arbres, interdire les bains, qui sont un danger redoutable pour les enfants.

En outre, elle dispose d’un pouvoir sur Angel, son ex-mari, si bien qu’il devra retourner à la mer, à la mère, par le moyen d’un bateau, qu’il aura saboté au départ.

Son voyage sur la mer est donc un voyage vers la Mort volontaire.

D’ailleurs, Clémentine paraît avoir conscience de son nihilisme incurable. L’œuvre de Vian apparaît ainsi comme un chef d’œuvre très complexe, et Vian est un génie surdoué !

Les autres femmes portent des noms ridicules, qui sont des surnoms.

Cul Blanc

Il en va ainsi de Cul Blanc, qualifiée de « nurse » ou d’élément de la « valetaille ». Cul Blanc est atteinte de bestialité. Elle refuse les noms humains : Elle refuse aussi de faire l’amour autrement qu’à quatre pattes, et n’accepte aucun dialogue. Elle veut bien se faire « monter » (c’est le mot qu’elle emploie) mais elle refuse de se laisser psychanalyser, ce qui lui donne une sorte de grandeur d’âme inattendue : A la question :

 « Comment as-tu été élevée ? » la réponse est définitive :

 « C’est des choses qui ne vous regardent pas » répond-elle à Jacquemort, qui voudrait lui prendre ce qu’elle a de plus secret : son intimité. Je vois ici la description de la paysanne d’autrefois. Son corps n’est qu’une enveloppe et l’important c’est le secret de famille. La profondeur de l’âme.

En somme Cul Blanc paraît disposer d’une morale assez élaborée. Elle fait la distinction entre l’âme et le corps, entre la profondeur et la surface. On tente vainement de changer son nom en « Blanche », par exemple. Mais à chaque fois elle corrige. C’est Cul Blanc son nom de baptême ! Son identité se limite à une absence de bronzage. Avec son bronzage agricole, fortement odorant par ailleurs, elle justifie la plaisanterie traditionnelle du vieux paysan :

-« Dans une femme, le meilleur morceau, c’est le blanc. »

En fait il s’agit plutôt d’une évocation de l’âme et du corps, de la profondeur et de la surface. Cul Blanc obéit à une certaine morale.

Nëzrouge

Femme plus facile, enfin moins difficile d’accès, Nërouge avoue ses pratiques amoureuses.

Il faut mettre à part Clémentine.

Clémentine n’est pas une paysanne, c’est la « châtelaine » du village, dans sa maison qui domine le paysage, les habitants de la région, (la « valetaille »). Elle est la représentante des valeurs traditionnelles de l’oppression de classe, qui s’abat sur les gens ordinaires.

Revenons à « Nëzrouge » qui accepte la psychanalyse, sous la contrainte, il est vrai. Elle ne s’en plaint pas.

Elle semble avoir été la maîtresse du maréchal ferrand. Mais le mot « maîtresse » ne convient pas.  Elle couche dans la soupente, au-dessus de la forge, « avec l’apprenti du moment. »

Les qualités érotiques sont décrites comme délibérément vulgaires, voici un « fragment du discours amoureux » :

-« Je vais troncher votre bonne…dit Jacquemort.

-« Grand bien vous fasse » dit le maréchal… Je l’ai tronchée avant vous et c’est pas fameux. Elle remue pas les fesses »

-« Je remuerai pour deux, assura Jacquemort, et je la psychanalyserai… »

Jacquemort se retrouve en présence de Nëzrouge, moins hostile au langage articulé que Cul Blanc…

-« Avec qui l’as-tu fait la première fois ?

-« Avec mon père…

-« Je comprends pourquoi il n’osait pas te regarder.

Nëzrouge se conforme aussi à la morale ambiante. Mais pas pour les raisons qu’imagine le psychiatre :

-« Non vous ne comprenez pas, dit-elle. I voulait pas parce qu’i disait que j’étais trop moche. Et puisque c’est mon père qui le disait, il avait raison, et maintenant voilà que vous m’avez fait désobéir à mon père et que je suis une mauvaise fille. »

Ici, dans le cas de Nëzrouge, c’est l’oppression à l’intérieur de la famille. L’inceste est assez commun dans la paysannerie du 20ème siècle.

Cette question de l’inceste en milieu rural a été évoquée par Zola dans « La Terre ». Il est vrai qu’il s’agissait d’un frère et de sa sœur. Tous les deux  handicapés.

Mais ici, c’est sur un mode plus poétique, je veux dire plus élaboré, artistiquement, que Vian nous montre l’inceste entre le père et la fille.

Il s’agissait d’un type de relation très courant dans des milieux sociaux aussi fermés. Par exemple dans un village isolé, qui n’a pas d’ailleurs de dénomination que « le Village »

Nëzrouge montre aussi le caractère patriarcal de cette société qui est isolée, complètement. On obéit au Père, image probablement, qui remonte à la religion catholique. On reste cependant des individus solitaires, au milieu d’une société pourtant structurée.

La prochaine fois nous verrons les personnages masculins, les apprentis puis les enfants,  puis le rôle de la religion. A bientôt !

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 08:36

Interrogé avant-hier devant le Sénat, Obama a avoué que son gouvernement a dépensé 25 milliards de dollars, “avant et après la révolution égyptienne, pour que les Frères musulmans prennent le pouvoir. Notamment dans les élections législatives et présidentielles”. Obama a ajouté : ” Nous avons également soutenu les salafistes, mais moins que les Frères musulmans, qui étaient si désireux d’arriver au pouvoir qu’ils nous ont proposé de travailler pour nos intérêts et ceux d’« Israël ».

Lire la suite.

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