Six mille morts crucifiés sur la voie appienne en 75 avant Jésus Christ, suite à la révolte de Spartacus. Et qui gémissent durant des heures, pour attendrir le public. Si on fait la même chose avec les flics de la BAM, ça donne 3000 flics crucifiés de chaque côté, sur 5 kilomètres !
On va pas le faire tout de suite parce qu’on ne veut pas suivre le mauvais exemple. Mais je rappelle deux trois chiffres.
Les « bons sauvages » Incas pratiquaient des cérémonies au cours desquelles on « pataugeait dans le sang jusqu’aux genoux » ! (Histoire de l’Art, Elie Faure)
L’homme aime le sang et il a bien dégénéré. Le sang n’atteint plus ces niveaux dans nos églises. A peine une tache, çà et là, et encore c’est du vin, la plupart du temps.
Et que de sang irrémédiablement perdu pour les transfusions destinées à sauver de futurs anciens combattants! Notez, Ca servirait d’ailleurs à rien. Comment transfuser un mec aussi finement découpé ? Aussi malaxé ? Comment s’assurer qu’il s’agit bien d’un morceau d’ ennemi ? Et puis à l’époque on ne transfusait pas ! C’est au nom d’une religion que l’on tue et les paroles de « La Marseillaise » sont révélatrices : le sang doit abreuver les sillons. Car le sang ennemi est forcément impur mais il est bon pour lutter contre la sécheresse. Il remplace avantageusement les nitrates, m’a dit un commercial de Monsanto, à qui j’ai répondu :
« -Alors c’est pour cette raison que vous éliminez les petits cultivateurs, les paysans, disons le mot, de la « Confédération Paysanne » ?
Pendant ce temps, entre le 16ème siècle et les temps dits modernes, en Europe sévissaient toutes les saignées liées aux religions, au goût du pouvoir. Souvent il s’agissait de « La der des ders », celle qu’on fait pour que tout soit enfin terminé. A seule fin de passer à la suivante. Car une fois la guerre finie, on s’emmerde. On voit le Front s’éloigner et c’est triste. Par exemple, la « ligne bleue des Vosges » s’en va inexorablement et la voilà en Afghanistan ! Ca stimule le marché des jumelles, mais c’est une mince consolation.
Le Front, c’est désormais le Moyen Orient en attendant mieux.
« En Afghanistan, c’est pas pratique, pour les tranchées, le sol est trop dur », me communique un combattant, qui n’est pas encore mort et il ajoute : « sans compter les inti fadas, et même les fadas tout court ». Il est originaire de Marseille et il n’a guère eu le temps d’aller au Lycée, il est faible en arabe, en anglais, en allemand, en français, en mercatique, et même en géographie.
Je reprends le cours de l’histoire. J’en suis à la guerre de Cent ans, pour vous narrer une anecdote assez croustillante, concernant le Maréchal Du Guesclin. Il est mort bêtement d’un chaud et froid, à Chalus (87, mais à l’époque, il n’y a pas de départements, ça a été créé en 1790, sauf erreur, en même temps qu’a été interdite la langue latine dans le quartier dit « latin »). Donc, je reviens au sang. Du Guesclin était un tueur en série, comme tous les militaires, et il était tellement laid que sa seule apparition terrifiait l’ennemi. (Je sais ça de Georges Duby, qui prétend s’y connaître. Donc voilà qu’on transporte Du Guesclin pour disposer son cœur dans le 9 cube (à l’époque on dit Saint Denis). Et puis son crâne dans sa Bretagne natale. Seulement, il y a un hic : Du Guesclin sent si mauvais qu’on abandonne la tripaille en chemin.
Et puis c’est comme ça durant toute la guerre de Cent ans ! Des tueurs en séries très organisés, qui le seront encore davantage avec Poléon. Je n’insiste pas vous connaissez tous.
Ce que vous avez peut-être oublié c’est que le 8 mai 1945, c’est pas la fin de la guerre. Ca s’est fini plus tard, durant l’été 1945, au Japon !
Et l’année suivante, en 1946, les Américains utilisaient un atoll du Pacifique pour faire éclater une bonne vieille bombe atomique. Résultat, ça a donné l’occasion d’améliorer les tenues de bain féminines. Le « bikini » était né ! Et en France, on a dansé dans l’allégresse une nouvelle danse : la danse atomique. La guerre, ça stimule les beaux arts !