Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a demandé que Monsanto et d’autres entreprises américaines versent des dommages-intérêts aux victimes de l’agent orange, un défoliant contenant de la dioxine, un produit chimique hautement toxique.
De 1961 à 1971, les États-Unis ont largué plus de 75 millions de litres d’agent orange et d’autres herbicides sur le Vietnam, le Cambodge et le Laos dans le cadre de ce qui s’appelait alors « Opération Ranch Hand », une politique de la terre brûlée qui visait à détruire tout ce qui poussait pour affamer et vaincre les Viet Cong.
Au cours des 10 années de cette opération, plus de 2 millions d’hectares de forêt et 200 000 hectares de cultures ont été lourdement empoisonnés ou détruits. L’US Air Force a pulvérisé environ 95% du produit chimique en utilisant l’indicatif d’appel « Hades », et les 5% restants ont été pulvérisés par le 266th Chemical Platoon de l’US Army.
Les dioxines subsistent longtemps dans l’environnement, s’infiltrent dans le sol, l’eau et la chaîne alimentaire, contaminent les poissons, les mollusques et le bétail. Ainsi, bien que la guerre soit terminée, les nouvelles générations vietnamiennes continuent de souffrir des effets du poison par le biais de l’alimentation, ainsi que de malformations dues à des mutations génétiques acquises par les parents lors de la guerre et transmises aux enfants.
L’Association vietnamienne des victimes de l’agent orange/dioxine (VAVA) affirme que plus de 4,8 millions de personnes ont été exposées à l’herbicide et que 3 millions d’entre elles ont succombé à des maladies mortelles.
Washington avait accepté d’aider le Vietnam à nettoyer le pays en 2012, en commençant par l’aéroport international de Danang, transformé à l’époque de la guerre en base aérienne américaine qui stockait de l’agent orange.