Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 septembre 2018 6 15 /09 /septembre /2018 09:29
Hanoï exige une indemnisation des fabricants américains du défoliant chimique « agent orange », pour aider les familles qui souffrent encore de malformations congénitales parfois extrêmes, près de 50 ans après la fin de la guerre du Vietnam.

 

Jeudi, le ministère des Affaires étrangères a demandé que Monsanto et d’autres entreprises américaines versent des dommages-intérêts aux victimes de l’agent orange, un défoliant contenant de la dioxine, un produit chimique hautement toxique.

De 1961 à 1971, les États-Unis ont largué plus de 75 millions de litres d’agent orange et d’autres herbicides sur le Vietnam, le Cambodge et le Laos dans le cadre de ce qui s’appelait alors « Opération Ranch Hand », une politique de la terre brûlée qui visait à détruire tout ce qui poussait pour affamer et vaincre les Viet Cong.

Au cours des 10 années de cette opération, plus de 2 millions d’hectares de forêt et 200 000 hectares de cultures ont été lourdement empoisonnés ou détruits. L’US Air Force a pulvérisé environ 95% du produit chimique en utilisant l’indicatif d’appel « Hades », et les 5% restants ont été pulvérisés par le 266th Chemical Platoon de l’US Army.

Les dioxines subsistent longtemps dans l’environnement, s’infiltrent dans le sol, l’eau et la chaîne alimentaire, contaminent les poissons, les mollusques et le bétail. Ainsi, bien que la guerre soit terminée, les nouvelles générations vietnamiennes continuent de souffrir des effets du poison par le biais de l’alimentation, ainsi que de malformations dues à des mutations génétiques acquises par les parents lors de la guerre et transmises aux enfants.

L’Association vietnamienne des victimes de l’agent orange/dioxine (VAVA) affirme que plus de 4,8 millions de personnes ont été exposées à l’herbicide et que 3 millions d’entre elles ont succombé à des maladies mortelles. 

Washington avait accepté d’aider le Vietnam à nettoyer le pays en 2012, en commençant par l’aéroport international de Danang, transformé à l’époque de la guerre en base aérienne américaine qui stockait de l’agent orange.

 

Source

Partager cet article
Repost0
15 septembre 2018 6 15 /09 /septembre /2018 09:12

Les États-Unis avec l’aide de l’Union Européenne organise un blocus financier total contre le Venezuela, profitant de l’affaiblissement de ses revenus pétroliers en raison de la baisse des prix du pétrole. Sous le terme de “sanctions”,  l’état américain et ses vassaux ont en effet entrepris d’interdire l’usage par l’État vénézuélien et ses entreprises du dollar. Or le dollar est la monnaie principale des échanges internationaux et notamment du commerce du pétrole. Dans ces conditions, les importations essentielles à la vie quotidienne des Vénézuéliens sont rendues aussi coûteuses que complexes. De grandes banques occidentales ont ainsi fermé les comptes du gouvernement vénézuélien par peur des sanctions de Washington. Bloquant par exemple les importations d’insuline indispensable aux malades du diabète. Par ailleurs, au Venezuela, une très large partie de l’économie demeure aux mains de l’oligarchie capitaliste. Notamment la plupart des circuits de grande distribution. Ce qui permet également à cette oligarchie de désorganiser la distribution, et de faire gonfler la spéculation et le marché noir pour son plus grand profit. En réponse, le gouvernement a entrepris de structurer un réseau de distribution contrôlé par le peuple, les CLAPs. Cependant la guerre économique menée par l’Etat américain, ses alliés régionaux et la classe capitaliste vénézuélienne contre le Venezuela a des conséquences importantes sur les conditions de vie du pays.

Romain Migus, journaliste spécialiste du Venezuela explique la situation et la campagne de presse actuelle visant à exagérer l'émigration vénézuélienne : à l’évidence, et au regard des déploiements militaires colombien et brésilien sur la frontière vénézuélienne, il s’agit à travers cette opération médiatique de justifier une intervention, une guerre contre le Venezuela

Rappelons qu’aucun de ces journalistes, tels ces envoyés très spéciaux de Radio France en Colombie, n’ont jamais rendu compte des millions d’émigrés colombiens accueillis ces dernières années par le Venezuela en raison notamment des famines qui sévissent actuellement dans ce pays.

 

Lire l’article

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 10:12
Un rapport contre les «manipulations de l'information» présenté au ministre français des Armées préconise entre autres de «marginaliser» RT (Russia Today) en refusant notamment d'accréditer ses journalistes. Moscou ne l'entend pas de cette oreille.
«Nous ne pouvons pas ignorer ces mesures. Si elles sont mises en œuvre, elles nuiront à la liberté d’expression. Par conséquent, la Russie prendra des mesures adéquates et équivalentes qui comprendront des restrictions d’accréditation pour les médias d'Etat français.» 

 

C’est en ces termes qu'a réagi Moscou, le 5 septembre, à un rapport officiel d'«experts» français préconisant notamment de «marginaliser» RT et Sputnik en refusant les accréditations à ses journalistes.

Réagissant au texte, qui a été présenté au ministre français des Armées avec pour vocation de lutter contre les «manipulations de l'information», Igor Morozov, membre de la Commission parlementaire russe chargée de la politique d'information a ainsi affirmé à Sputnik que des mesures contre la société France Médias Monde, qui comprend la chaîne de télévision France 24 et la station de radio RFI, pourraient être prises le cas échéant.

«La réponse suivra nécessairement si une telle décision est prise, même si nous espérons que le bon sens prévaudra. Mais si de telles restrictions suivent, alors la réponse de la Russie affectera les domaines sensibles de la coopération russo-française pour la France», a de son côté affirmé, Andreï Klimov, chef du comité de Protection de la souveraineté de l'Etat, du Conseil de la Fédération, également interrogé par Sputnik.

 

NDLR : Ecoutez cet interview de RT et vous saisirez l'indépendance de ce media et ce qui gêne l'Etat français :

 

 

Sources :

https://francais.rt.com/international/53726-russie-ripostera-si-france-refuse-accrediter-rt-sputnik

https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/liberte-pour-salah-hamouri-les-droits-de-lhomme-sarretent-la-ou-commencent-le-territoire-disrael/?ct=t(RSS_EMAIL_CAMPAIGN)

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 09:56
Le festival Meteor qui débutait jeudi soir dans le nord d’Israël, est amputé de presque un tiers des groupes internationaux initialement programmés. Le plus beau scalp obtenu par les militants du BDS est évidemment celui de Lana Del Rey, qui a annoncé son désistement une semaine avant le début de l’événement.

 

Au total, 15 des 50 représentants étrangers – dont plusieurs DJ européens – ainsi que les deux seuls groupes arabes-israéliens programmés, se sont retirés. Le coup de grâce a été porté par les rockeurs d’Of Montreal, annonçant leur décision à la veille de l’ouverture du festival dans une virulente missive sur Facebook :

 «Après avoir épuisé toutes les façons de justifier le fait de jouer dans un festival israélien, alors que les leaders politiques et militaires du pays continuent leurs actions meurtrières et brutales contre le peuple palestinien, nous avons convenu qu’il n’y avait aucune autre solution appropriée.» Et d’enfoncer le clou : «Ce n’est pas l’heure de la fête et de l’évasion. C’est l’heure de l’activisme, des manifestations contre l’apartheid israélien, l’occupation israélienne de la Cisjordanie et les atrocités commises chaque jour à Gaza par les forces israéliennes» (NDLR : 19 morts et 1600 blessés au mois d'août).

L'artiste française Laetitia Sadier a décidé de maintenir sa participation. (NDLR : courageuse artiste !)

 

Sources :

http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2018/08/29/des-artistes-abandonnent-un-festival-de-musique-disrael/

http://next.liberation.fr/musique/2018/09/06/le-coachella-israelien-mine-par-les-appels-au-boycott-pro-palestinien_1676938

 
Partager cet article
Repost0
8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 09:48
L'achat par l'Inde de Rafale français aurait profité à un homme d'affaires proche du pouvoir, selon l'opposition au gouvernement Modri. Et le nom de Julie Gayet est cité dans l'affaire par un journal local.

 

Depuis plusieurs semaines, les Rafale vendus à New Delhi par l'avionneur français Dassault sont au centre d'une controverse politique en Inde. Avec la conclusion de ce contrat, le gouvernement de Narendra Modi est soupçonné d'avoir favorisé, au détriment des intérêts de son pays, les affaires d'un proche du pouvoir, le milliardaire Anil Ambani.

Or, affirme vendredi le journal The Indian Express, la compagne de François Hollande, alors président, Julie Gayet, aurait bénéficié en 2016 d'un financement pour un film, Tout-là haut, via sa société de production Rouge International, de la part de Reliance Entertainment. Et ... cette société indienne appartient au conglomérat d'Anil Ambani.

Selon les informations du journal indien, relayées par Courier International, le marché avec Julie Gayet a été conclu deux jours seulement avant la visite officielle de François Hollande en Inde en janvier 2016, qui a donné lieu au premier accord pour l'achat de 36 avions de la part de l'Inde. C'est en septembre 2016 seulement, néanmoins, que le contrat faisant de la société d'Ani Ambani le principal bénéficiaire indien de cet achat d'avions a été signé.

L'homme d'affaires nie les accusations de collusion avec le pouvoir politique, qui sont dénoncées notamment par le Parti du Congrès, principal opposant au gouvernement actuel.

 

Source

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 09:42

La privatisation de l’enseignement français est un projet solidement ancré au sein du patronat et des institutions qui servent ses intérêts. Qu’il s’agisse du Medef, du ministère de l’éducation, ou bien de l’Union Européenne, cela fait de nombreuses années que les perspectives de profits considérables que représente une privatisation de l’éducation hantent la politique scolaire française.

Par le passé, de nombreuses mesures ont laissé apparaître cette volonté de transformer l’école française, prétextant vouloir s’aligner sur différents « modèles » étrangers (masquant la réelle dynamique derrière les réformes), pour « moderniser » ce « bloc monolithique » que serait le système éducatif français. On peut citer la réforme du baccalauréat (vers la casse du diplôme national), la sélection à l’université (loi ORE), le renforcement de l’autonomie des universités (loi LRU), etc.

Cela se concrétise une nouvelle fois : le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer vient d’annoncer vouloir donner « un peu d’air au système » en renforçant le rôle du secteur des ressources humaines, permettant aux établissements scolaires d’embaucher jusqu’à 10 % des enseignants par ce moyen. L’important ici n’est pas le chiffre, mais le principe d’embauche, allant contre l’affectation selon un concours unique à échelle nationale qui se pratique actuellement. C’est à nouveau une grave entorse faite au caractère national et homogène de l’éducation. Désormais, le plus dur est accompli, et nous pouvons déjà prévoir l’augmentation de ces 10 % au fil des années, voire au fil des annonces…

Grâce aux expériences passées, on sait que lorsqu’on accroît l’autonomie des établissements (qu’ils soient scolaires ou hospitaliers), on tend systématiquement vers davantage d’inégalités entre les zones et les régions. Dans ce cas précis, on peut craindre que les meilleurs établissements ne s’accaparent les meilleurs professeurs.

 

Pour en revenir à des principes plus généraux qui permettront de comprendre pourquoi cette dynamique libérale est à craindre, nous devons dire que l’école privée s’est révélée être un échec scolaire et financier, celle-ci étant moins bonne et coûtant plus cher ! On peut citer l’exemple de la Suède : écarts qui se creusent, pression sur les enseignants, pratiques managériales, moins bons résultats scolaires, dépendance au numérique, hausse de la violence (le résultat de la relation client-prestataire entre élèves et professeurs), hausse de la précarité, et surtout, nouvelles formules d’enseignement qui privilégient « l’esprit d’entreprise » (qui est en réalité un esprit d’employabilité, de flexibilité, de mobilité, pour préparer à la future exploitation), les matières « utiles » contre la philosophie, l’histoire, la littérature (comment alors l’école pourrait-elle former au rôle de citoyen ?), etc. Une véritable catastrophe pour l’école suédoise qui était l’une des meilleures d’Europe au début du siècle ! Voilà ce qui attend ceux qui voudront laisser la gestion du système scolaire à des entreprises cotées en bourse !

 

Source

 
Partager cet article
Repost0
8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 09:32

“L’image est vraiment apocalyptique, on dirait qu’une bombe est tombée sur cette très importante artère”: voilà comment un journaliste a décrit le pont Morandi qui venait de s’écrouler à Gênes, en brisant la vie de dizaines de personnes.

Mots qui ramènent à l’esprit d’autres images, celles des 40 ponts serbes détruits par les bombardements de l'Otan en 1999, parmi lesquels le pont sur la Morava méridionale où deux missiles frappèrent un train en faisant un massacre chez les passagers. Pendant 78 jours, décollant surtout des bases italiennes fournies par le gouvernement D’Alema, 1100 avions effectuèrent 38 mille sorties, larguant 23000 bombes et missiles. Détruisant systématiquement les structures et infrastructures de la Serbie, et provoquant des milliers de victimes chez les civils. Aux bombardements participèrent 54 avions italiens, qui effectuèrent 1378 sorties, en attaquant les objectifs désignés par le commandement étasunien. “Pour le nombre d’avions nous n’avons été seconds que derrière les USA. L’Italie est un grand pays et on ne doit pas s’étonner de l’engagement montré dans cette guerre”, déclara D’Alema.

Dans l’année même où il participait à la démolition finale de l’État yougoslave, le gouvernement D’Alema démolissait la propriété publique de la Soci et d'Autostrade (gestionnaire aussi du pont Morandi), en en cédant une partie à un groupe d’actionnaires privés et en cotant le reste en Bourse. Le pont Morandi s’est écroulé fondamentalement par la responsabilité d’un système centré sur le profit, le même qui est à la base des puissants intérêts représentés par l’Otan.

Le rapprochement entre les images du pont Morandi écroulé et des ponts serbes bombardés, qui à première vue peut sembler forcé, est au contraire fondé.

Avant tout, la scène déchirante des victimes ensevelies par l’écroulement devrait nous faire réfléchir sur l’horrible réalité de la guerre, que les grands médias nous mettent sous les yeux comme une sorte de wargame, avec le pilote qui cible le pont et la bombe téléguidée qui le fait sauter en l’air.

En second lieu nous devrions nous rappeler que la Commission européenne a présenté le 28 mars un plan d’action prévoyant l’amélioration des infrastructures de l’UE, ponts compris, mais pas pour les rendre plus sûres à la mobilité civile mais plus aptes à la mobilité militaire.

 

Source

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 09:23

Le Royaume-Uni a relancé le projet de destruction de la Syrie en préparant une opération sous faux drapeau à Kafr Zita. Pour cela des spécialistes de la société Olive ont été envoyés sur place et des armes chimiques ont été acheminées dans le gouvernorat d’Idlib. Les Casques blancs ont enlevé 44 enfants. Le MI6 prévoyait de les sacrifier et d’attribuer leur assassinat à une attaque chimique de l’Armée arabe syrienne contre les « rebelles ».

Le MI6 avait organisé à l’avance la dissémination de cette intoxication à partir du témoignage à venir d’une petite enfant, Hala (photo). Il avait créé un compte Twitter à son nom, le 29 juillet dernier, et une trentaine de médias s’y sont immédiatement abonnés, attendant son signal (opération « Eyes on Idlib »). Parmi eux on compte la BBC, Radio Free Europe/Radio Liberty, BuzzFeed et The Huffington Post ; des médias qui participent sciemment à la propagande de guerre britannique.

Simultanément, le Pentagone a déployé dans le Golfe le destroyer USS The Sullivans (DDG-68) avec 56 missiles de croisière à son bord et envoyé un bombardier stratégique В-1В doté de 24 missiles de croisière air-sol AGM-158 JASSM sur la base aérienne Al-Udeid au Qatar.

Si la responsabilité du Premier ministre britannique Theresa May est établie concernant les actes du MI6, on ignore qui a ordonné le déploiement militaire US.

Toujours à la traîne de Londres, le président français Emmanuel Macron a déjà théorisé la reprise de la guerre devant ses ambassadeurs réunis à Paris. Ainsi, méprisant le Peuple syrien, qui a élu démocratiquement son président, s’est-il proposé de choisir pour lui : « Respectons la souveraineté de la Syrie, mais respectons-la vraiment, en permettant au peuple de s’exprimer et de l’incarner », a-t-il déclaré.

Les auteurs de ce plan savent très bien qu’ils ont déjà perdu la guerre si on la considère uniquement d’un point de vue syrien. Leur nouvel objectif semble aller bien au-delà. Il s’agit pour eux de provoquer un conflit avec la Russie ; c’est à dire une guerre qui deviendrait rapidement mondiale.

La Syrie et la Russie ont réagi en révélant les faits. Puis la Russie a envoyé quantité de matériels militaires à Tartous via le porte-container Sparta-3. Moscou a également renforcé sa présence au large de la Syrie (actuellement dix navires et deux sous-marins) en planifiant de vastes manœuvres militaires, impliquant vingt-cinq navires et une trentaine d’avions.

 

Lire l'article

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 10:23

L’unité d’un pays fracturé ne se refera pas sans la langue. Le puissant mouvement de destruction, autant dire la guerre, qui travaille l’Europe entière, dans tous les domaines, trouve une complicité dans notre démission : « Les temps ont changé. La société n’est plus la même. Contre les lobbies, on ne peut rien. La langue “évolue”. Il faut s’adapter. » Et patin couffin, comme on dit en Provence. Affamé et en manque, on se rue sur les mots anglais. On lâche du lest sur l’orthographe et les conjugaisons jugées trop compliquées. Sur les mots et la syntaxe. Sur les grands auteurs. Sur la littérature. On féminise, on neutralise.

 

La langue devient un enjeu idéologique. Or, toute idéologie se nourrit d’inculture. À bout de souffle, pour ne pas dire hystérique, avec des citoyens connectés, qui n’ont plus la maîtrise de leur langue pour penser, notre société ne peut survivre. Comment un élève qui ne comprend pas un texte peut-il comprendre le monde qui l’entoure ? Être performant en quelque domaine que ce soit ? Une démocratie n’a pas besoin de grec ni de latin ? Sauf que notre langue en vient et que nous avons été façonnés par notre langue.

Ce n’est pas la loi du marché mondial et libéral ni celle des lobbies féministes qui vont changer les équinoxes. Ce n’est pas en sexualisant ou désexualisant une langue qu’on donne du travail ! Ce sont des idées d’un autre âge. Mais en ayant intelligence, compétences et culture. Cessons d’être grotesque. Une société sans gratuité s’enfonce dans la barbarie. Sans pour autant donner de travail : le comble ! On pense à ces vers de Patrice de la Tour du Pin : « Tous les pays qui n’ont plus de légende / Seront condamnés à mourir de froid. »

 

J’ai un grand souvenir de théâtre. C’était dans l’ancienne gare d’Orsay. On jouait Rhinocéros, une pièce qu’on ne joue plus guère alors que la rhinocérite sévit partout. C’est à la fin. Tout le monde est devenu rhinocéros. Bérenger se retrouve seul sur la scène. Sur les murs blancs, des têtes de rhinocéros cernent l’espace. Et je vois Jean-Louis Barrault, je l’entends, dans ce long monologue qui n’ouvre sur rien d’autre que nous qui le regardons, plongés dans le noir, dire passionnément, sobrement, les bras le long du corps, la tête haute : « Je ne capitule pas. » Face à la barbarie dont les visages varient selon les siècles et qui surprend toujours avant qu’en soit démasquée la banalité, il faut que chacun se dise, en tout, et pour tout : « Je ne capitule pas ! »

 

Source

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 10:16

En 1957, Andy Warhol a déjà été honoré deux fois pour ses travaux publicitaires. La vision warholienne en la matière tient en peu de mots : « Tout est beau… »

Les emballages des corn flakes Kellogg’s, comme les boîtes de soupe à la tomate de chez Campbell’s. Mais aussi les bandes dessinées de Superman, de Popeye ou de Dick Tracy. Sans oublier les billets d’un dollar et les bouteilles de Coca-Cola. Ces icônes de la culture populaire, il a l’idée de génie de les détourner à son profit : le pop art vient de naître ; et sa fortune, dans la foulée. Car Andy Warhol est à la fois un petit filou et un gros malin. Détourner un dessin existant, voilà qui évite de sortir pinceaux, tubes de gouache et boîte de crayons. En commercialiser des centaines d’exemplaires en sérigraphie, ça rapportera toujours plus que d’en vendre un seul. Et faire exécuter ces sérigraphies par des disciples quasi bénévoles, dans un atelier tout exprès créé en ce but – The Factory -, c’est encore moins fatigant. Dans un grand élan de franchise, il ajoute : « Tous les tableaux devraient être de la même taille et de la même couleur de sorte qu’ils seraient interchangeables et que personne n’aurait le sentiment d’en avoir un bon ou un mauvais. »

Derrière le trait d’esprit, on sent évidemment poindre un goût affirmé pour les économies d’échelle.

Il tâte également du cinéma avec Sleep, qui affiche exactement 321 minutes au compteur. 321 minutes durant lesquelles on voit dormir un certain John Giorno. C’est tourné en noir et blanc. Plus économe, on ne fait pas. Pas de dialogues et encore moins de poursuites de voitures : juste John Giorno qui dort, tel un bienheureux. Et comme Andy Warhol a préféré tourner le tout sans le son, on n’entend même pas John Giorno ronfler. Les spectateurs non plus, probablement endormis depuis longtemps. Quand on lui demande la raison d’un tel film, il répond, laconique : « Je connais bien cette personne. Ça a toujours été un gros dormeur… »

Si Andy Warhol n’était pas forcément de droite, il était encore moins de gauche, comme souvent les immigrés en provenance d’une Europe de l’Est sous occupation soviétique. Il fréquente même le très distingué Aspen Institute, club américain où se rencontrait régulièrement le gratin du monde économique, intellectuel, militaire et artistique de l’Amérique en guerre. À cette vie et cette carrière éminemment bien remplies, il ne manquait plus qu’Andy Warhol ait été supplétif de la CIA, une sorte de SAS portant toupet ; ce qui, nonobstant, fut fait. Résultat : le pop art est demeuré américain, au lieu de basculer dans le camp communiste, tandis que le président Mao se trouvait ravalé au rang d’icône glamour, dépolitisé, aussi dépolitisé qu’une boîte de Campbell’s Soup. Pas mal joué…

 

Source

Partager cet article
Repost0