Diffusée ces derniers jours dans les établissements militaires français, cette note administrative réveille l'espoir chez les antimilitaristes primaires (comme moi) :
Blog de la chanteuse Elizabeth
et des Editions de l'impossible cliquez
Diffusée ces derniers jours dans les établissements militaires français, cette note administrative réveille l'espoir chez les antimilitaristes primaires (comme moi) :
Je voudrais profiter de cette accalmie momentanée dans l'actualité militaire française pour me livrer à une petite mise au point concernant l'héroïsme et le courage au combat. On sait que la noblesse française du Moyen Age s'enorgueillissait d'avoir le sang bleu, celui qui faisait les héros, et que le vrai noble pouvait exhiber ses quatre quartiers de noblesse, à savoir quatre générations d'ascendants dûment répertoriés et labellisés pour leurs qualités de pourfendeurs d'ennemis.
Or, je ne crains pas de le dire, je peux, moi, plouc, exhiber quatre générations de trouillards, de peureux, de couards honteux, qui ont fui devant l'ennemi, aussi rapidement que le leur permettaient les moyens mis à leur disposition.
Je commence par mon propre cas. Soldat de seconde classe, enrôlé de force, je n'ai fait aucun effort pour repousser l'ennemi en 1940. Il est vrai que je n'avais qu'un mois d'existence. J'ajoute toutefois qu'en 1944 j'assistai en spectateur distrait aux évolutions aériennes ou terrestres des Alliés repoussant le boche en son enclos d'origine. La guerre d'Indochine ne suscita en moi aucun enthousiasme spécial. Celle d'Algérie me trouva embusqué dans une faculté de lettres, sous le vague prétexte d'entreprendre des études, en réalité planqué sous des piles de livres pour échapper aux agressions dont sont souvent victimes les soldats, même simples, à l'occasion des guerres. Quand, contraint et forcé, je fus poussé dans une caserne, j'y évitai soigneusement de m'approcher des armes, instruit du danger que représentent les projectiles pour leur cible, lorsque ceux-ci sont lancés à grande vitesse. J'ajoute que je n'ai pas bougé le petit doigt durant la guerre du Golfe, sauf peut-être en levant mon verre de blanc d'Alsace au comptoir.
Deuxième quartier : mon père. Bien que ne mesurant officiellement pas plus d'un mètre soixante-huit, il fut, en juin quarante, un des premiers arrivés à Limoges évitant scrupuleusement de s'attarder en route, le trouillomètre, comme on dit, à zéro pile, de la Picardie jusqu'au Limousin. Un vrai marathon du trouillard, enlevé haut les bandes molletières, devant les boches médusés.
Troisième quartier : mon grand-père. Particulièrement astucieux, il trouve le moyen d'effectuer trois ans en Algérie, de 1893 à 1896, soit une soixantaine d'années avant les hostilités, ce qui lui permit d'éviter tout contact avec les combattants du F.L.N. Sa présence à Verdun en 1916 n'est qu'un accident de parcours et il y a fort à parier qu'il y fît montre de ses qualités de trouillard puisqu'il parvint habilement à se frayer un chemin abrité, malgré la pluie des projectiles. J'ajoute qu'il était zouave, ce qui donne à ses activités guerrières une allure comique de bon aloi.
Enfin, quatrième quartier : ma famille entière avait passé la Loire en 1870, dès qu'elle eut entendu parler, par la rumeur publique, de l'arrivée des Prussiens en Beauce. La suite prouva qu'elle avait eu raison. Dans sa grande frayeur, toute la tribu, sautant à pieds joints par-dessus le fleuve gaulois, évita de se retrouver chair à pâté à Coulmiers, ancien champ de betteraves promu champ de bataille en raison de l'héroïque boucherie que l'on sait.
Je pense n'avoir rien à ajouter. Si ce n'est que malgré un patronyme de guerrier franc, je suis toujours bien décidé à poursuivre dans la tradition : j'appartiens à la noble race de ceux qui se sauvent. Dans ma poche, j'ai en permanence, pour me remonter le moral et m'entretenir l'intellect, le livre d'Henri Laborit : « Eloge de la fuite ».
Rolland HENAULT (« Articles volume 5 - 1996-1989 » - Editions de l’Impossible)
Dans le secret du confessionnal médiatique, un fidèle citoyen américain, démocrate convaincu, est venu avouer au NewYork Post avoir truqué de nombreuses élections fédérales, relate Le Figaro. Le sacripant se prétend soutien inconditionnel de Bernie Sanders, candidat battu aux primaires par Joe Biden. Et plutôt tout révéler que suivre cet oiseau de malheur.
Ainsi, coronavirus oblige, le bidouillage aurait sévi au sein du vote par correspondance, particulièrement massif en ces temps de contagion. Selon le faussaire repenti, le camp anti-Trump se serait livré à diverses combines que voici que voilà.
La première triche aurait consisté, pour les fraudeurs, à faire la tournée des votants à distance en se faisant passer pour membres d’une association de service public, puis à les convaincre de poster leur enveloppe électorale à leur place. Opération qui serait « beaucoup plus facile qu’on ne le pense », d’après le traître démocrate. Il ne restait plus, à ces gens très serviables, qu’à falsifier la signature et remplacer l’éventuel vote Trump par un bulletin Biden. Et hop ! Pour éviter toute suspicion, les enveloppes trafiquées auraient été disséminées sur l’ensemble des boîtes à lettres des villes concernées. Le souci du détail.
L’autre technique, plus directe, concerne les facteurs anti-Trump qui, travaillant dans un secteur républicain, se seraient contentés de jeter à la poubelle les enveloppes contenant, par définition, 95 % de bulletins en faveur du président en place. Pourquoi faire compliqué ? L’histoire ne dit pas si ces éboueurs électoraux de gauche prenaient soin de sauver la planète en déversant leur butin dans la poubelle papier-carton du pléonasmant « tri sélectif ».
Par ailleurs, les lieux de vie accueillant des personnes fragiles auraient été particulièrement choyés. « Il y a des maisons de retraite où l’infirmière est en fait un opérateur rémunéré. Et elle va pièce par pièce voir ces personnes âgées, qui souhaitent voter pour se sentir utiles », affirme le délateur anonyme. Tour de passe-passe… Signez ici. Merci et bonjour chez vous. Re-hop !
Pour clore son inventaire des trucages utilisés lors de cette l’élection, le vengeur masqué de Bernie Sanders affirme qu’à partir de l’historique de participation consultable à loisir, de vaillants partisans de Joe Biden auraient usurpé l’identité d’abstentionnistes pour glisser les bulletins ad hoc « into the box ». La présentation d’une pièce d’identité n’étant pas demandée dans de nombreux États, ces ersatz d’électeurs s’en seraient donné à cœur joie.
Pro et anti-Trump se déchirent sur la crédibilité du témoignage. Jamais la Maison-Blanche n’avait si mal porté son nom.
Un préavis de grève des personnels de réanimation est en cours depuis le 19 octobre aux Hospices Civils de Lyon, à l’appel de la CGT Santé. Les soignants expliquent :
“Nous avons espéré être entendus sur les revendications portées par les personnels de réanimation et soins critiques des HCL, contrairement à nos espoirs nous avons eu une réponse très administrative qui ne répond en rien aux revendications des personnels. […] Le préavis de grève est maintenu à partir du lundi 19 octobre 2020.”
Parmi les revendications, des moyens matériels et humains pour rouvrir des lits, pour les patients covid mais pas seulement. Cela au moment où la direction de l’établissement voudrait supprimer les congés de novembre et décembre et que les équipements de soins et de protection, tels les pousse-seringues sont toujours manquants.
“Des pousse-seringues, est-ce trop demandé aux Hospices Civils de Lyon 2éme CHU de France ? Nous ne parlons pas de rémunération nous voulons des effectifs et du matériel” s’indignent les soignants.
À Nancy, c’est l’annonce de 600 nouvelles suppressions de postes et la fermeture de 200 lits supplémentaires au Centre Hospitaliser Régional Universitaire de Nancy, qui provoque une vague de colère. Si le directeur de l’ARS Grand Est qui, en pleine première vague épidémique avait cru bon de confirmer le plan, a été poussé pour cette communication transparente à la démission, le régime Macron n’a toujours pas voulu supprimer ce plan.
Le 28 octobre la grève se poursuivait à la raffinerie Total de Grandpuits avec une opération de blocage des expéditions de carburant durant 48 heures. Les ouvriers continuent de se battre contre les suppression de postes et le risque de fermeture de la raffinerie. Ils viennent ainsi de décider en assemblée générale intersyndicale une grève de 48h avec “la coupure de toutes les expéditions de produits par tout moyen, route, fer ou pipeline, jusqu’à samedi 6 heures”.
Initiative Communiste a réalisé le 27 octobre cet entretien avec les grévistes. En voici un extrait :
IC : Bonjour, pouvez-vous dans un premier temps vous présenter ?
Adrien Cornet, délégué syndical CGT raffinerie Grand Puits. Je travaille à la raffinerie depuis 10 ans.
IC : Depuis quand êtes vous entré en lutte ?
Adrien Cornet – Nous avons appris le 24 septembre que les capacités de raffinage de Grand Puits allaient être fermées. Elles vont être délocalisées dans des endroits où les normes sociales et environnementales sont moins lourdes par rapport à la France. Cela va engendrer 200 suppressions d’emplois sur Total et 500 suppressions d’emplois sur les entreprises extérieures. À la suite de cette annonce, on a organisé une assemblée générale et nous avons donc mené notre première action le 6 octobre : nous nous sommes rendus devant le parvis de la Défense au pied de la tour Total pour qu’aucun emploi ne soit supprimer.
IC: Quelles sont vos revendications ?
Adrien Cornet – Nous voulons un projet qui ne comprend aucune suppression d’emplois : actuellement, on est 450 salariés des entreprises Total et 700 des entreprises extérieures. On veut également une transformation de l’outil en gardant le raffinage en attendant la transition définitive.
IC : À l’heure à laquelle nous parlons, quelles ont été les réponses de vos patrons ?
Adrien Cornet – Monsieur Pinatel, directeur raffinage monde et monsieur Charcot, directeur raffinage Europe ont été très clair : il y aura 200 suppressions de postes à Total et 500 dans les entreprises extérieures. Nous avons donc demandé dans le cadre du plan social 3 réunions, avec la direction, et cela a été refusé catégoriquement. Il n’y a aucun dialogue social chez Total : on a un projet et il est à prendre ou à laisser.
"Une semaine après l'assassinat de Samuel Paty, le gouvernement entend renforcer son projet de loi contre le séparatisme, en intensifiant notamment la surveillance des réseaux sociaux. Jean Castex a annoncé, vendredi 23 octobre, vouloir sanctionner ceux qui publient, notamment en ligne, des informations personnelles "mettant en danger la vie d'autrui", a-t-il indiqué à l'issue d'un Conseil de défense.
"La surveillance des réseaux sociaux et la lutte contre la haine en ligne seront intensifiées", a-t-il annoncé, avec un renforcement "sans délai" des effectifs de la plateforme de signalement Pharos, qui est chargée d'examiner les signalements de contenus potentiellement illicites.
Selon les informations de Franceinfo, une centaine de personnes vont être recrutées pour renforcer la surveillance des réseaux sociaux. Cela concerne Pharos mais aussi les autres services concernés, comme la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ou les renseignements territoriaux. On ne sait pas précisément combien d'agents supplémentaires seront précisément affectés à Pharos, qui fonctionne aujourd'hui avec 30 policiers et gendarmes."
Sous couvert de “mettre en concurrence”, l’Union Européenne sous les offices zélés de Sarkozy a imposé la privatisation d’EDF-GDF, offrant en 2008 GDF à l’opérateur privée de l’eau et de l’assainissement, la Lyonaise des eaux devenue Suez. Les deux entités prenant le nom d’Engie en 2015.
En 2017 le régime Macron décide de céder pour 8.7% du capital d’Engie encore détenu par l’Agence des participations de l’État, descendant ainsi sous le seuil de 24% du capital et 28% des droits de vote.
Issue de sociétés coloniales (Compagnie du canal de Suez, Banque d’Indochine), Suez avait été nationalisée en 1982 et privatisée en 1987. Elle fusionne complètement avec la Lyonnaise des Eaux en 1997. Suez contrôle ainsi une part importante de la distribution de l’eau et de l’assainissement en France (19% de la population). Un secteur où l’autre acteur privé majeur est Veolia (ex- Vivendi, ex-Compagnie générale des eaux) qui contrôle 40% de la distribution. La SAUR et des régies publiques assurant le reste de la distribution.
Veolia en lançant une OPA sur Suez s’assurerait une situation de monopole privé dominant sur l’eau potable et l’assainissement, un bien commun et un service public essentiel de la population. Alors que les travailleurs sont évidemment opposés à cette fusion dont la traduction sera évidemment suppression d’emplois et pression à la baisse des salaires, Veolia a pu compter sur le soutien de la CFDT pour s’emparer de Suez, avec pour projet de vendre à la découpe les parties les plus juteuses de l’entreprise.
À l’issue d’un vote, le Conseil d’administration d’Engie qui compte 13 membres, a approuvé la vente avec sept voix pour, la plus courte majorité possible, face à quatre voix contre et deux abstentions. Sur les 13 membres, six “indépendants”, trois représentants de l’État actionnaire, trois représentants des salariés (1 CGT, 1 CFE-CGC, 1 CFDT) et 1 CFDT au titre des salariés actionnaires. Les 6 “indépendants” et la CFE CGC ont voté pour, les deux représentants de la CFDT ont quitté la salle, validant l’OPA. Le régime Macron aurait téléphoné aux représentants CFDT pour qu’ils se comportent ainsi d’après une source citée par Médiapart. Un vote contre de la CFDT aurait obligé la CFE-CGC à voter contre, faisant basculer le résultat du vote.
Plus de 100 ans après la déclaration Balfour, des avocats palestiniens ont attaqué en justice jeudi le gouvernement britannique, tenu responsable pour ce texte ayant ouvert la voie à la création de l'Etat d'Israël et dont découle "la souffrance des Palestiniens".
Signée en 1917 par le chef de la diplomatie britannique Arthur Balfour, cette déclaration indique que Londres apporte son soutien à "l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif".
Cette initiative de Londres, qui règne alors sur la Palestine mandataire, avait été une étape importante dans le processus qui allait conduire en 1948 à la création de l'Etat d'Israël.
Les plaignants, dont la démarche est avant tout symbolique, considèrent le gouvernement britannique responsable d'une déclaration "sinistre" et demandent des indemnisations pour les Palestiniens lésés, sans fixer de somme.
"Le mandat britannique est à la racine de la souffrance du peuple palestinien et a ouvert la voie à la violation de leurs droits et au pillage de leur terre", a affirmé Mounib al-Masri, à la tête de l'Assemblée nationale des travailleurs indépendants lors d'une conférence de presse à Ramallah.
La plainte a été déposée jeudi auprès du tribunal de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, au nom de la Fondation pour le suivi des droits des Palestiniens, du syndicat des journalistes palestiniens et de l'Assemblée nationale des travailleurs indépendants.
Bafouant la Déclaration universelle des droits de l’homme selon laquelle « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » et le protocole additionnel de la Convention européenne des droits de l’homme (« L’État […] respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques »), Emmanuel Macron annonçait, lors de son discours de lutte sur les séparatismes, la fin de l’instruction en famille. Sous prétexte de viser les écoles coraniques clandestines, l’État trouve un nouveau moyen d’extraire nos enfants de leurs « déterminismes familiaux » pour mieux leur inculquer la « morale laïque » si chère à Vincent Peillon. Réactions avec Ingrid Riocreux.
Pour quelles raisons avez-vous choisi d’instruire vos enfants à la maison ?
Je crois important de préciser d’emblée que, pour nous, l’instruction en famille ne représente pas un idéal ; ce n’est pas un choix que nous avons fait de gaieté de cœur. C’est la conséquence d’un constat : le constat que l’école ne remplit plus sa mission. On y perd beaucoup de temps pour ne produire, finalement, que des apprentissages pauvres, fragiles et parcellaires. Le renoncement au par cœur et aux exercices répétitifs au profit du ludique a pour conséquence de délayer les acquisitions essentielles dans une multitudes d’activités éparpillées et compliquées dont il ne restera rien. L’école, aujourd’hui, c’est la loterie : si on a la chance de tomber sur une bonne maîtresse, tant mieux. Mon mari et moi parlons en tant que parents, mais aussi en tant que professeurs de lettres en lycée, atterrés par l’état des élèves qu’ils voient arriver chaque année en seconde : aucun, ou presque, ne sait tenir un stylo, la lecture leur est pénible, on ne sent chez eux aucun intérêt pour rien. Trop d’entre eux sont blasés, mous et indisciplinés. Comment pourrait-il en être autrement : ces enfants sont à l’école tous les jours, toute la journée depuis l’âge de trois ans et ils n’y ont presque rien appris ! Ils n’ont jamais eu l’occasion de se concentrer longtemps dans le silence. Ils n’ont jamais découvert le goût de l’effort, la satisfaction de surmonter une difficulté, la sensation délicieuse de l’accumulation des savoirs, le plaisir intellectuel de la connaissance. C’est un monstrueux gâchis. Alors, tout simplement, avant qu’il ne soit trop tard, mon mari et moi voulons faire en sorte que nos enfants ne finissent pas comme nos élèves.
Comment accueillez-vous l’annonce d’Emmanuel Macron d’interdire cette instruction familiale à la rentrée prochaine ?
Elle est scandaleuse dans l’état actuel du système éducatif. Je voudrais souligner une coïncidence terrible : la veille du discours du Président aux Mureaux, l’Éducation nationale a publié les résultats d’une étude sur le niveau des élèves de CM2 en mathématiques, révélant que celui-ci est catastrophique. Seuls s’en sortent les enfants des familles socialement favorisées – comprenez ceux à qui les parents paient des cours particuliers. Autrement dit, l’Éducation nationale reconnaît son incapacité à remplir sa mission. Cet aveu concernant les mathématiques vaut dans toutes les disciplines, on le sait bien, et d’autres études le montrent régulièrement. Et on voudrait nous interdire de retirer nos enfants d’un système qui reconnaît son propre échec ?
« J’ai d’abord vu l’arrêté sur les réseaux sociaux. J’ai cru que c’était une blague. Je suis allé vérifier sur le site de la préfecture. Et ça n’en était pas une. C’est complètement fou ! »
Gael Lefévère est musicien professionnel, intermittent du spectacle. Il joue de la bombarde dans le groupe de fest-noz Hiks. Comme beaucoup de musiciens, il est abasourdi par l’arrêté préfectoral publié le 29 septembre, en même temps qu’une série de mesures pour faire face à la pandémie de la covid-19. Cet arrêté stipule que « sont interdits, à compter du 29 septembre, et jusqu’au 13 octobre, la tenue de rassemblements festifs à caractère musical et la circulation des véhicules transportant du matériel, susceptible d’être utilisé pour une manifestation festive à caractère musical, répondant à l’ensemble des caractéristiques énoncées à l’article R.211-2 du code de la sécurité intérieure ».
« Ça veut dire qu’on ne peut plus transporter nos instruments de musique ? C’est incompréhensible. Comment dès lors répéter ? », s’interroge Gael.
Youen Paranthoen, accordéoniste, membre du groupe Spontus et du collectif Clam, est lui aussi plongé dans un abîme de perplexité. « On se trimballe toujours avec nos instruments. Ce lundi, je dois aller répéter. Je vais circuler avec mon accordéon. Je peux être verbalisé » ?
Yves Marie-Texier, comédien et metteur en scène de la compagnie Mouton Major, qui travaille avec beaucoup de musiciens, ne décolère pas. « Comment interpréter cet arrêté ? On ne peut plus circuler avec des instruments de musique. Les copains qui vont venir répéter, on va prendre leur matériel ? On va leur donner une amende ? C’est complètement fou. On touche à des libertés fondamentales. C’est complètement liberticide. On nous dit que c’est pour les teufeurs. Mais l’arrêté est flou et ça peut être au libre arbitre du gendarme. »